lundi 19 décembre 2011

Ce qui se fait... ou pas.

La vie en Allemagne n’est pas vraiment synonyme de « choc des cultures ». Quand je vois des gens qui s’expatrient en Chine, en Inde, en Amérique du Sud ou au fin fond de l’Afrique, là j’imagine qu’ils doivent tout d’abord s’acclimater et être bien renseignés sur les coutumes, les traditions, les choses qu’on fait ou qu’on ne fait pas dans le pays. En Europe centrale, on fonctionne tous plus ou moins de la même façon, mais il y a quand même quelques petites différences qui peuvent parfois mettre dans des situations embarrassantes...

Quand on est une petite française qui débarque en Allemagne, qui ne comprend pas grand-chose à cause de l'accent souabe hyper prononcé et n’ose pas parler de peur de faire une faute tous les deux mots, vient le moment où on a quand même envie de sortir de son trou, de communiquer, en un mot de s’intégrer. On sympathise avec les autres étudiants au boulot, à chaque jour qui passe on comprend un peu mieux ses interlocuteurs, on ose sortir quelques phrases que les gens ont l’air de comprendre, youpi, la vie est belle. À la première soirée où on est invité(e), à coup sûr on commet le premier impair si on n’est pas au courant. J’esseuplique : en France, on se fait la bise, même si on ne se connaît pas ou peu. Surtout entre jeunes, après y’a quand même le respect de l’âge, on n’ose pas forcément bisouter un ancien (si?). Bref, donc, première soirée où m’emmène une étudiante allemande du département, et paf, à peine arrivées on tombe sur un type qu’elle connaît. Elle, elle lui fait une sorte d’accolade, elle me présente, du coup moi j’avance ma tête pour faire mes 4 bises de parisienne… et là, c’est le drame… le type a avancé sa main vers moi en même temps, du coup ladite main rencontre mon corps quelque part entre la poitrine et le nombril puisque moi je me suis rapprochée. Une fraction de seconde plus tard, le type a un mouvement de recul brutal, comme s’il venait de s’apercevoir que ça faisait 3 jours que je mangeais de l’ail cru… mon neurone blond interprète ça comme « ok, y veut pas me faire la bise », du coup je recule, je tends ma main, entre temps lui il l’a de nouveau enlevée. Sourires gênés. Au bout de quelques secondes interminables, nos mains se rencontrent enfin, ouf… je me dis que le type est un peu coincé ou qu’il a une copine affreusement jalouse dans le coin, et j’oublie l’épisode. Jusqu’à ce qu’on rencontre une deuxième connaissance de l’étudiante. Rebelote. Exactement le même processus. Là ma copine me prend quand même à part et me dit « je ne sais pas si tu le sais mais ici la bise on la fait pas tout le temps. On se la fait en famille, ou alors quand on se connaît très très très très bien, ou alors quand on a des vues sur quelqu’un ». Allons bon. Je viens donc de passer pour la grosse dragueuse. Super. À partir de ce moment-là, à chaque fois que je rencontrais quelqu’un je me méfiais et gardais une bonne distance de sécurité. Pendant 2 ans j’ai eu un collègue français dans mon premier boulot, et puis également un chef qui avait fait sa thèse à Toulouse (il parle français mieux que moi, l’enfoiré…), du coup avec eux j’ai réappris à faire la bise. Vous auriez vu la tête des collègues les premières fois. Non seulement faire la bise, mais en plus à son chef, il y a sans doute eu des gros râgots à notre sujet… Et après ben figurez-vous que j’ai deux collègues allemands qui m’ont un jour demandé la "permission" de me faire la bise aussi le matin… comme quoi ils sont récupérables!

Un autre domaine où on a vite fait de passer pour la dernière des ploucs, c’est au café ou au restaurant. En France on t’amène l’addition, tu mets ton billet/ta pièce, le serveur récupère, te ramène la monnaie et en partant tu lui laisses le pourboire. Ben ici, non. La première fois, au moment de payer, je demande l’addition, le serveur me l’amène en ouvrant son gros porte-monnaie, du coup je me dis o.k, faut payer de suite, admettons. 14,70€, pas de problème, je sors mon billet de 20€ (à l’époque c’était encore des Marks mais bon, j’adapte…). Et là le serveur il me regarde intensément, comme si j’allais encore dire quelque chose. Euh, oui, kikigna ? Du coup je fais un sourire, lui il fait la gueule, bizarre. Il me rend mes 5,30€, et en partant il marmonne dans sa barbe je ne sais quoi… gné ??????????? Au bout de 3 ou 4 séances comme ça, la personne qui m’accompagnait a eu l’amabilité de me dire que si je voulais laisser un pourboire, il fallait que j’arrondisse le prix qu’il venait de m’annoncer, et que la différence c’était le pourboire, qu’il convient de fixer à environ 10%. J’aurais dû donc enchaîner direct après l’annonce des 14,70€, dire « 16€ bitte schöööööön », il m’aurait dit « danke sehr », m’aurait rendu mes 4€ et tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Peut-être qu’il a quand même découvert mes pièces sur la table en débarrassant mais bon…

Moralité: quand tu débarques ici et que t’es pas au courant, tu passes pour une grosse chaudasse super radin. Le pied nan ?

vendredi 16 décembre 2011

Bric-à-brac

Un (des?) post(s) plus fourni(s) la semaine prochaine, promis, juré, craché (berk)
- ceci expliquant cela, comme d'hab avant Noel c'est la folie au boulot, en gros j'ai à peine 2 minutes pour aller pisser (genre la semaine dernière vers 16.00 je me suis décidée à y aller avant de me faire dessus (la classe)). En plus mon chef-chef part à la retraite donc hier il y avait grosse fiesta, et la super idée d'un de nos chefs de département "et si on lui faisait une petite vidéo souvenir, et même qu'on y ferait des interviews des employés qui diraient tout le bien qu'ils pensent de lui". Alors oui, c'était une bonne idée, même qu'après la projection le chef-chef il avait les yeux carrément mouillés, mais qui c'est qui a dû trouver un caméraman, qui a dû trouver des images/des films pour mettre dans la vidéo, qui s'est trituré les méninges pour faire un "story-board", qui n'a pas pu bosser un jour complet parce qu'il y avait tournage des interviews dans son bureau, qui a dû choisir la musique? Gagné, c'est Bibi! Le nombre d'heures que j'ai investies dans cette histoire, c'est dingue... d'un autre côté, ca m'a changé de mon taff de d'habitude, et le caméraman était super cool (et assez choupi ce qui on doit bien l'avouer, ne gâche rien). Bref, j'avais en théorie prévu de ne pas bosser la semaine prochaine, mais qui a 5 protocoles en retard et un bureau qui croule sous les papiers? Gagné, vous êtes trop forts.
- le truc bien, c'est qu'après de dures négociations avec la famille que même à côté les discussions sur le sauvetage de l'Europe c'est du pipi de chat, a été obtenu le résultat suivant: ON RESTE CHEZ NOUS PENDANT LES VACANCES!!! Bon, il y a eu chantage, mise en place de mauvaise conscience sur ma personne, arguments qu'on pourrait qualifier de risibles ("mais, ta grand-mère a acheté des cadeaux pour les enfants, et elle a fait des marque-places à vos noms, et elle a acheté du gigot pour un régiment!"), et du côté du Mec, un quasi-ultimatum ("si vous venez pas chez moi, alors vous n'allez pas non plus chez les autres (NDLR: les autres, ce sont mes parents, vous voyez que les relations sont toujours au beau fixe), sinon je le prendrai très très mal" (comprendre: je vous ferais la gueule ad vitam eternam)). Bref, ces épreuves passées sans disputes trop trop graves (des fois je me dis, je pourrais bosser à l'ONU), reste le fait qu'on aura 2 semaines pour se reposer, passer du temps à deux et avec les loulous, voir des amis, faire de la cuisine, profiter de l'ambiance de Noel dans notre chez-nous douillet. N'empêche que, pour les années qui viennent faudra vraiment qu'on mette en place une "stratégie vacances" parce que des prises de tête comme ca, je tiens pas à les avoir tous les ans. On va dire que c'est ma première résolution pour 2012...
- les petits monstres ont les nez morveux mais sinon, ils pètent la forme! Choupinette qui nous avait fait la surprise de faire ses premiers pas toute seule le lendemain de son anniversaire s'est finalement apercue que le 4 pattes, c'était vachement plus efficace et depuis n'a pas réitéré l'expérience bipèdesque (si je veux j'invente des mots). D'un autre côté, c'est pas plus mal, au ras du sol on arrive mieux à la contrôler. Sinon, elle se marre toujours autant, elle fait craquer le Mec en tendant ses petits bras vers lui et en disant "pa-paaaaaa", elle commence à ne pas se laisser faire par son frère, elle veut manger de tout ("euh ma fille, les tapas pleins de piment ca va pas le faire du tout du tout, tu voudrais pas un p'tit beurre à la place?"), elle joue à cache-cache avec son doudou qu'elle ne lâche pratiquement plus (je ne vais pas vous parler de l'odeur, peuit-être que vous êtes en train de manger) et quand elle est habillée en petite fille modèle avec une robe et une barrette dans les cheveux, on a juste envie de la manger de bisous. Bon, j'avoue, même quand elle a le nez coulant, qu'elle vient de se mettre de la bouillie dans les cheveux et que son père l'a habillée comme l'as de pique (nan mais quand il a le temps il a beaucoup de goût, me faîtes pas dire ce que j'ai pas dit, mais quand ca urge il prend les premières fringues venues), j'ai quand même envie de la manger de bisous.
Choupinou quant à lui a toujours des phases trop adorables (heureusement elles prédominent) mais parfois entrecoupées de moments "terribeul two": nous tanner pour qu'on lui fasse un petit pot tagliatelles-épinards-fromage ("manger pinards!!!") puis refuser d'en manger la moindre cuillère, faire une crise si on lui refuse un "bonbon qui pique" en apéro, au bout de 10 sermons sur "non, tu ne dois pas mettre le DVD des animaux tout seul" le laisser quelques secondes tout seul, revenir dans le salon et s'apercevoir qu'il essaie au choix de mettre le dit-DVD dans le lecteur alors qu'il y en a déjà un dedans ou de l'insérer dans le disque dur-enregistreur pas prévu pour ca, devoir le rattraper parce que d'un coup il a décidé que ce serait rigolo de courir sur la route (et qu'est-ce qu'il est rapide le bougre, surtout quand j'ai des talons de 10 cm et une Choupinette dans les bras). Bref, on ne s'ennuie pas!

C'est fini pour aujourd'hui, rompez.

vendredi 25 novembre 2011

Un an

Il y a un an, il y avait 30 bons cm de neige sur les routes...
Il y a un an, j'étais à la fois anxieuse et excitée...
Il y a un an, le Mec était très classe avec sa charlotte sur la tête...

Il y a un an, on ne se doutait pas de la semaine qui nous attendait...
Il y a un an, je me les gelais grave dans une salle d'op glaciale...
Il y a un an, je me faisais des films sur ce que ca allait être, la vie à 4...
Il y a un an, je sentais les sans doute derniers coups de pied depuis mon intérieur de ma vie...

Il y a un peu moins d'un an, des cris résonnaient, mes larmes coulaient et le chirurgien faisait une blague pas drôle "ah bah finalement c'est encore un garcon!"

Bon Anniversaire ma Choupinette!

vendredi 18 novembre 2011

Plusses et Moinsses

+ C'est bête à dire mais c'est agréable de pouvoir tenir ce blog sans se mettre de pression. L'ancien, j'avais donné l'adresse à toutes mes copines, c'était le moyen de les tenir au courant de ma petite vie et ça remplaçait plus ou moins les mails-fleuves que j'envoyais avant. Donc je me sentais "obligée" d'écrire régulièrement et j'avais presque mauvaise conscience quand je ne postais pas de billet pendant 3 jours. J'épluchais mes statistiques tous les jours, je faisais péter le champagne à chaque nouveau lecteur régulier (j'exagère hein, mon mec vient du Sud il doit m'influencer), chaque critique positive boostait mon égo, j'essayais d'embellir le blog, d'y mettre plein de petits outils pratiques... ici je n'ai pas beaucoup de visites, pas beaucoup de commentaires, pas beaucoup de retour, le design est... épuré (pour ne pas dire vide et ennuyeux). Avantages? J'écris quand j'ai envie, quand j'ai le temps, sans me demander comment tel ou tel article va être perçu, j'écris un peu pour moi, parce que j'aime ça, j'écris beaucoup sur mes enfants pour garder une trace des bons mots de Choupinou, des progrès de Choupinette... Inconvénients? Savoir qu'on est lue, appréciée à travers ses lignes, faire des belles rencontres tout d'abord virtuelles puis réelles, c'est très positif. Alors oui, évidemment quelque part tout ce côté me manque. Mais là, maintenant, dans l'instant, je trouve ce nouveau rapport avec ce petit bout de Web pas si mal... y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis.

+ Choupinette va avoir un an dans 8 jours. Purée, 1 an!!!!!!!!! Je vais pas tomber dans les clichés "que le temps passe vite" mais quand même... que le temps passe vite! La Miss continue de nous gâter avec son sourire à 4 dents (d'ailleurs les quenottes si vos copines pouvaient rappliquer fissa ça serait pratique, faire souffrir sans jamais apparaître c'est pas cool du tout du tout), elle aime: les jouets qui font du bruit, son doudou, sa tototte, les petits pains au lait et surtout les miettes qu'on peut laisser partout dans la maison avec, quand on lui fait "prout" avec la bouche sur ses fesses potelées, boire l'eau du bain (pffff), jouer à se cacher et à réapparaître en faisant "coucou", faire des courses de 4 pattes avec son frère, remuer son popotin s'il y a de la musique en fond, tirer sur les colliers, les lunettes et les cheveux de quiconque la tient dans les bras, mettre elle-même en route l'éléphant musical dans son lit, dormir en voiture, enlever ses chaussettes, recevoir un bisou de son frangin. Elle aime pas: qu'on lui nettoie le nez, le lait (que ce soit celui de Maman ou celui en poudre, après quelques gorgées c'est la grève!), qu'on lui enlève quelque chose des mains alors que ça a l'air super fun de jouer avec (surtout les trucs un peu dangereux), se faire enfiler sa doudoune d'hiver, se faire prendre la température, les suppos, que Maman sorte de la pièce avant qu'elle soit complètement endormie, sortir du bain. Ce sont des détails, j'en ai encore des dizaines et des dizaines, mais c'est tout ce qui fait que ma Choupinette est ce qu'elle est: un rayon de soleil et du bonheur en barre!

- The return of the terrible two: le week-end dernier a été un peu chaud avec Choupinou, surtout le moment du coucher. Il nous a fait des crises de colère, on ne le reconnaissait pas. Ca hurlait, ça hoquetait, ça versait des larmes de crocodile, ça criait "nannnnnnnnnnnnn, nicht mettre turbuleeeeeeeeette!", ça coulait du nez sans interruption, on se serait crus dans Super Nanny mais genre au début de l'émission. Toute tentative de discuter avec lui calmement, de négocier, de lui expliquer le pourquoi du comment, était vouée à l'échec. On n'a pas eu d'autre choix que de lui faire une prise de catch pour lui mettre sa turbulette (la force qu'ils peuvent déployer quand ils sont en colère, c'est impressionnant), d'attendre que l'orage passe et que vaincu par la fatigue il cesse de râler. Cette semaine, c'est carrément mieux, ça chouine un peu mais ça finit par accepter d'aller au lit après un gros câlin... pourvu que ça dure!

- Alors certes, c'est pas la fête du slip tous les soirs depuis la naissance de Choupinette mais depuis qu'on est de nouveau considérés étant capables de faire des enfants tous seuls comme des grands, y'a bien fallu se remettre à la contraception. Le temps de l'allaitement, la pilule était donc de nouveau mon amie. Je suis restée au cabinet PMA qui me suit depuis des années, le souci c'est qu'il est à 30 bornes de chez moi et qu'avec les deux loulous, dur dur d'aller à un rendez-vous gynéco. Mais bon, j'ai eu un contrôle complet il y moins d'un an donc y'a pas urgence. Je leur ai donc écrit un zentil mail où je dis que je vais venir en Janvier pour ma tournée de gode annuelle, une discussion sur un nouveau moyen de contraception (parce que les hormones, j'en ai ma claque) et une décision de ce qu'ils doivent faire des 2 Findus qu'on a encore chez eux, mais que maintenant dans l'immédiat ça serait super choupi qu'ils me renouvellent mon ordonnance pour le petit comprimé anti-bébé et qu'ils me l'envoient par la Poste. Réponse à peine polie: "nan, impossible, si tu veux le papier tu viens pour un rendez-vous". Gniourf alors! Ca m'a énervée, si c'est comme ça on va "capoter" jusqu'en Janvier, j'y vais rapidos pour l'histoire des Findus et pour dire au revoir et entre temps je me cherche un gygy "normal" dans mon bled. Parce que c'est clair que le refus, c'est parce qu'un rendez-vous ils vont me le facturer (forcément y'aurait une p'tite écho juste pour le plaisir) alors que là, le timbre ça coûte rien. Re-gniourf. Alors certes, je leur dois beaucoup, mais faut savoir dire stop quand la coopération n'est plus satisfaisante.

Bon ouikande les gens!
 

mardi 8 novembre 2011

La télé en Teutonie (1)

Aujourd’hui je vais vous parler d’un monument de la télévision publique allemande, l’émission « Wetten, daß… ? », qu’on pourrait traduire librement par « on parie que… ? ». Elle avait lieu tous les deux mois environ (je parle au passé, j'esseuplique pourquoi après) sur la deuxième chaîne allemande, et ceci tenez vous bien… depuis 38 ans ! À chaque fois, elle avait lieu dans une ville différente. Le principe? L’animateur (depuis 30 ans le même) invite des célébrités de tous horizons et de toutes nationalités: des chanteurs, des acteurs, des sportifs, des politiques,… (même la Carla elle est venue présenter son filet de voix aux allemands...) Souvent, quand les stars hollywoodiennes sont en promo en Europe ou qu’un chanteur vient de sortir un nouvel album, ils viennent se faire un peu de pub, discutent 10 minutes avec le présentateur sur l’énorme canapé, toujours le même (et il faut pas qu’ils oublient de placer qu’ils adooooorent l’Allemagne histoire que le film fasse des entrées ou que l'album soit catapulté dans le Top des ventes) et doivent participer à la partie « jeu » de l’émission. Dans celle-ci, des gens comme vous et moi proposent des paris, des défis. Les stars doivent dire si elles pensent que le défi sera tenu ou non. Celui qui perd a bien évidemment un gage. Les paris, c’est souvent du port’nawak de compet. Du style une dame qui déclare pouvoir reconnaître ses chiens rien qu’en écoutant la façon dont ils lapent leur écuelle. Ou encore un ado qui parie qu’il reconnaît la marque et le modèle d’une chaussure de foot en croquant le bout de la godasse (et le pire, c’est qu’il y est arrivé !). Un qui m’avait bien fait marrer il y a quelques temps aussi : un type a parié qu’il reconnaissait une chanson tandis que deux amis à lui, très musclés et torse poil, l’interprétaient en bougeant leurs pectoraux. Quand je dis que c’est du n’importe quoi… Les gages des stars quant à eux ne sont pas bien méchants, on tient à ce qu’elles reviennent. Je me souviens de Jennifer Aniston et Owen Wilson qui ont dû manger un gâteau pour chiens (ou tout au moins y goûter), de Salma Hayek déguisée en parfaite petite bavaroise (avec décolleté vertigineux et tentative de tyrolienne).
La première fois que j’ai entendu parler de cette émission, c’était quand mon paternel faisait encore un échange avec l’Allemagne, les élèves étaient dans les familles et nous on avait un des profs accompagnateurs à la maison. Je devais avoir 13 ou 14 ans, me débrouillais comme je pouvais en allemand, mais je me souviens parfaitement qu’on avait parlé des émissions cultes en France et en Allemagne et qu’il m’avait parlé de celle-là. À l’époque, l’animateur faisait aussi un pari avec la ville qui accueillait l’émission ce soir-là, et notre visiteur m’avait parlé de ce défi : à l’époque était sorti le film « Manta Manta » qui traitait un peu des « beaufs » allemands . La Manta, c’était une voiture que les allemands tunaient à tire-larigot. Dans le film, le héros possède donc une Manta rouge et sa copine est coiffeuse et blonde. Le pari à l’époque, c’était donc de trouver dans la ville 100 conducteurs de Manta rouge et dont la copine était coiffeuse et blonde! La première fois où j’ai vu de moi-même l’émission en Allemagne, ça m’a rappelé cet épisode…
Un des succès de l’émission, c’était l’animateur, Thomas Gottschalk, un géant de plus de 2 mètres qui sait très bien balancer des petites piques sans être trop méchant, et qui arbore toujours des costards pour le moins… originaux. Jugez plutôt…

            

Quand les nains faisaient dodo et que c’était pas l’époque de la Nouvelle Star, on regardait volontiers cette émission « populaire » qui permet d’entendre des artistes en live, de voir des stars à peu près détendues et de se dire que décidément, il y a des gens fous partout… sauf que... il y a quelques mois (il me semble que la Choupinette était déjà parmi nous mais je ne mettrai pas ma main au feu), un pari a mal tourné. Un jeune homme (cascadeur de son métier) a parié qu'il arriverait à sauter par-dessus des voitures en mouvement, de plus en plus grosses, chaussé d'espèces d'échasses sur ressorts (aucune idée du vrai nom de la chose...). Je crois que les deux premières, il les a sautées sans problèmes, mais à la troisième il a réagi trop tard et s'est pris la bagnole de front. Tout ceci en live à la télé, sur le moment c'était très choquant. L'émission a évidemment été interrompue. Bilan des opérations, le monsieur est tétraplégique. Du coup, tout le concept de l'émission a vacillé. L'animateur a annoncé pendant l'émission d'après qu'il allait arrêter, et que dorénavant les paris un peu trop "sportifs" seraient interdits. Depuis, il y a eu 2 ou 3 émissions... celle de samedi dernier était sensée être une des dernières, du moins avec cet animateur. Mais bon, renoncer à lui, ce serait l'équivalent en France d'une émission de Drucker sans Drucker, quelque part ca n'a pas tout à fait le même goût...

En tout cas, si ca s'arrête vraiment, on ne verra plus à la télé allemande des "freaks" capables de faire un Rubik's Cube en 3 minutes, les yeux bandés et en apnée, de reconnaître une marque de dentifrice à son odeur, de rentrer à 5 dans une cabine téléphonique avec instruments et d'y jouer "I will survive" (nan mais morte de rire quoi, y'a des gens qui doivent vraiment s'emmerder dans leurs vies...), ni un Lionel Richie chanter "Hello" après s'être rempli la bouche de l'hélium d'un ballon ou une actrice américaine devoir se déguiser en Maya l'abeille... comme on dit ici: "Schade!"*

*chuis trop sympa je traduis: dommage!

mercredi 26 octobre 2011

Best of Choupinou (2)

- alors qu'on est depuis une plombe dans les bouchons, je fais de la place pour qu'une voiture de police puisse se frayer un chemin:
Lui: "Maman, Polizei schnell!!!!!!!!"
Moi:"Ben oui ils vont vite, faut qu'ils arrivent là où il y a eu l'accident!"
Lui:"Maman auch schnell, Maman rattraper Polizei!"
(je me vois déjà au poste "mais Monsieur l'agent, soyez sympas, c'était juste pour faire plaisir à mon fils!")

- après un anniversaire à la crèche:
Lui: "Emma grande, Emma 3 ans!"
Moi: "oui mon Chéri, tu as raison, Emma elle a 3 ans. Et toi tu as quel âge?"
Lui (après une intense réflexion et en montrant 5 doigts): "Choupinou, 2 ans!"
Moi: "t'es trop fort mon loulou... et Maman, elle a quel âge Maman?"
Lui: "Maman grande, Maman 3 ans!"
Faîtes des enfants, c'est plus efficace qu'une piqûre de botox...

- après le bain:
Lui: "Choupinou gros kiki!" (me demande où il est allé la chercher celle-là!)
Nous: "euhhhhhhh..."
Lui: "Papa auch gros kiki"
Nous: [...] (ne pas rire, surtout ne pas rire)
Lui: "Maman, grooooooooos kiki!" (et ça continue...)
Pause.
Lui, observant sa soeur: "Choupinette, gros kiki?", puis souriant de toutes ses dents: "toute la famille gros kiki!"
Bon, va juste falloir qu'il sorte pas ça en société...

En vrac

- séminaire de la semaine dernière ok. J'ai aimé: la majorité des gens du groupe - avoir pris sur moi pour participer très activement à un jeu de rôle - en avoir tiré des leçons (à savoir que oui, la méthode cool-prêt à faire des compromis-polie-calme marche aussi bien voire mieux que celle consistant à taper sur la table et se fâcher tout rouge) - être une étape plus loin dans ma décision quant à savoir si c'est vraiment ce que je veux - le sourire de Choupinette en me découvrant en haut de l'escalier après 3 jours de séparation. J'ai pas aimé: un des "trainers" arrogant au possible, et qui a dit au gros bourrin du groupe qu'il était un donneur de feedbacks brillant comme par hasard après que ce dernier m'ait sorti sans sourciller que je n'avais aucun charisme et que mon accent quand même, pffffouh, fallait vachement se concentrer pour me suivre - le manque de réponses à mes questions existencielles du type "est-ce qu'une montée dans la hiérarchie est compatible avec une vie de famille satisfaisante?" - les 1h45 qu'il a fallus pour faire les 70 kilomètres pour rentrer à la maison.

- Laryngite/trachéite 2 - Choupinou et Choupinette 0: à tour de rôle les loulous se payent une crève carabinée. Choupinou a fait la version "fièvre le premier jour et toux bien installée", une semaine après c'est Choupinette façon "voix de chanteuse italienne et sifflements dans les bronches". Ca me plaît d'ailleurs moyen de l'entendre siffler comme ça, on lui a mis les suppos à la cortisone qu'on nous avait prescrits pour son frère, ce matin c'était nettement mieux, mais si mon téléphone sonne dans la journée et que je reconnais le numéro de la crèche, je saurai pourquoi... ça sent le reste de la semaine à la maison c't'histoire...

- Plus le temps passe et plus je me dis que les 1400 kilomètres - 5 jous de vacances - 750 kilomètres - 5 jours de vacances - 650 kilomètres qui seraient les nôtres si on rentrait chez nous à Noel, ça va pas le faire du tout du tout. Une fois cet été, passe encore, mais en hiver et très vraisemblablement sous la neige, je suis carrément moyen emballée. Mes parents, je pourrai les calmer en leur disant de venir quelques jours en Janvier, ils adoooooooooorent le Ti-Gi-Vi de toute facon. The big problem, c'est Belle-Maman, le fait que pour elle c'est TOUJOURS les enfants qui doivent venir voir leurs parents et pas l'inverse, que prendre l'avion toute seule est pour elle un obstacle insurmontable (même avec un accompagnement approprié), et que bon, en Teutonie il fait froid et ils parlent tous allemand. Certes. On y travaille encore mais c'est quand même pas gagné...

- Ca couve autour de moi et j'en suis ravie: une copine d'études avec qui on était dans la même galère de PMA (sauf qu'elle, elle en a autrement bavé, à côté mon parcours c'était de la gnognote) a tenté la FIV de la dernière chance avant de se tourner vers l'adoption: elle est maintenant enceinte de 11 semaines et je la trouve plutôt sereine! L'autre, c'est l'auteur d'un blog que je suis depuis quelques mois, dont j'adore le style, la drôlerie, la franchise et les points de vue sur l'infertilité qui se rapprochent très nettement des miens, et dont j'appris la bonne nouvelle à retardement à cause du séminaire préalablement nommé: pour aller y faire un tour, on clique et pis c'est bon!

Tout cela n'a ni queue ni tête? Normal, c'est comme ça dans ma tête en ce moment, mon neurone unique de blonde est très nettement en surchauffe... j'espère un refroidissement d'ici la semaine prochaine (des promesses, toujours des promesses...)
Ciao les gens!

vendredi 14 octobre 2011

Une tournée de Ups and Downs

+ mardi, ça a fait 17 ans que le Mec et moi sommes ensemble... 17 ans depuis cette soirée d'Octobre où il m'a demandé si je voulais bien l'accompagner pour une petite balade digestive et où juste avant de rentrer il s'est arrêté et m'a dit en me regardant bien profondément dans les yeux: "tu sais, je t'aime bien... et même, tu peux enlever le bien". Quand on voit tout ce qu'on a vécu ensemble, la fin des études, les stages, le premier boulot, la relation de week-end, l'installation ensemble, le mariage, les pertes de gens chers, la PMA, l'achat de notre maison, l'arrivée tant attendue de Choupinou, l'arrivée surprise de Choupinette, les carrières qui évoluent... des hauts, des bas, des joies, des peines... la vie quoi... je regarde tout ce qui est derrière nous, je suis fière de ce qu'on est devenus, je suis fière de ce qu'on a construit, et ce qui est devant nous, je l'attends avec confiance, sérénité et la certitude absolue que j'ai un partenaire exemplaire.
Fin du paragraphe guimauve-bisounours-gnan-gnan.

+ Choupinette nous montre de plus en plus de signes d'affection... elle fait des câlins en mettant sa tête dans nos cous, elle fait des bisous pleins de bave, le soir quand j'arrive à la crèche, elle pique un sprint à 4 pattes et arrivée à mes pieds elle me tend ses petits bras en me faisant un sourire à tomber qui montre ses quatre quenottes, elle caresse la tête de son frère (bon des fois ça dérape un peu direction arrachage de cheveux mais l'intention est là!). Et puis elle parle. Sans arrêt. La plupart du temps c'est une suite de sons un peu bizarres. Vous voyez les mini-robots qui foutent le boxon sur les ordinateurs dans Transformers 1 (ouais ben on a les références culturelles qu'on peut hein)? Ben c'est à peu près ça (j'ai essayé de trouver un extrait sur youtube mais peine perdue). De temps en temps, j'ai l'impression de reconnaître un "maman", un "papa" ou un "doudou" (ça y est, on a l'Élu, the doudou préféré, un doudou Sophie la Girafe que je vais m'empresser de racheter en double!), mais c'est à peu près tout ce qui est compréhensible. Dire que dans un peu plus d'un mois elle va avoir un an...
Fin du paragraphe "le temps passe vite Madame Michu".

- Jusqu'à maintenant on avait été ménagés mais ça y est, le premier cas est apparu: un couple d'amis se sépare. Ca nous rend tristes. Tristes pour eux, tristes pour les deux enfants se retrouvant au milieu de la tourmente, tristes accessoirement pour nous parce que les parties de rigolade et les discussions sur la portée philosophique des chansons de Thierry Hazard (comment perdre toute sa crédibilité en un post, d'abord Transformers et après Thierry Hazard) font désormais partie du passé. Déçus aussi d'avoir appris la nouvelle sur Facebook de façon brutale, blessés que les propositions de soutien, de dialogue et d'aide soient rejetées avec l'argument "de toute façon, vous ne pouvez pas comprendre". Peinés de se dire que ce sont sans doute 10 ans d'amitié qui peut-être ne s'envolent pas, mais s'éffritent irrémédiablement...

- Ca y est, le Mec est de nouveau dans une phase très chaude à son boulot, où il doit travailler pratiquement jour et nuit pour répondre à un appel d'offre pour un très très gros contrat. Ca fait partie de ses tâches, donc il le fait sans rechigner. Ce qui lui sape le moral, c'est de devoir se battre contre des partenaires internes incompétents/feignasses, contre des chefs qui je cite "doivent avoir oublié leurs c... à la maison", contre des conditions limites qui l'empêchent de faire son travail de façon professionnelle. Hier soir, quand je l'ai vu rentrer les yeux fatigués, un peu voûté, un sourire tristouille sur les lèvres, quand il m'a dit "je n'ai pas très très faim ce soir", ça m'a fait un peu peur. J'ai toujours été persuadée qu'il serait le dernier à déprimer à cause du boulot ou à avoir un "burn-out", mais ces derniers jours le doute s'est immiscé. Je vais tout faire pour lui changer les idées et le rebooster, Super Népouse est de retourrrrrrrrrrr!

jeudi 6 octobre 2011

La Nana a un super boss

Si on m'avait dit il y a quelques années qu'un jour je ferais le boulot que je fais en ce moment, j'aurais eu du mal à le croire. Le décrire, c'est déjà difficile. Officiellement, je suis assistante de mon chef. Ouais secrétaire quoi, ai-je déjà entendu… ben non justement, pas secrétaire, une secrétaire il en a une aussi. Elle, c’est celle qui passe son temps à jouer à Tetris avec les rendez-vous. Moi je fais... tout le reste. Si je dis « esclave », c’est exagéré, si je dis « femme à tout faire », on me regarde bizarrement comme si je faisais des trucs que la morale réprouve avec mon boss. Pourtant, c’est un peu ça mon job (mais nannnnn, pas faire des trucs réprimandables!): tout et n’importe quoi, beaucoup de communication, d’organisation, de diplomatie, de temps en temps faut être un peu ingénieur quand même pour lui préparer des beaux transparents techniques pour qu’il brille dans des séminaires internationaux. Ca paraît pas super fôlichon décrit comme ça mais moi, ça me plaît. Ca me plaît aussi parce que je m’entends bien avec lui. Pourtant comme ça, à première vue, il paraît pas commode mon chef. Ca tient à son physique d’abord. Il y a quelques années, il a eu un grave pépin de santé, je n’ai jamais su exactement quoi mais c’était soit un genre d’attaque cérébrale, soit une tumeur au cerveau, mais en tout cas quelque chose qui l’a laissé à moitié paralysé. Depuis, il a fait de la rééducation, mais il a toujours une moitié de visage qui ne bouge pas beaucoup et du coup des légers problèmes d’élocution et d’audition. Du coup quand tu le vois la première fois avec cette attitude un peu rigide tu te dis « purée, ça doit pas être marrant de bosser avec lui ». Et ben si, finalement, c'est plutôt marrant. Il est très pince-sans-rire, du coup quand tu le connais pas tu sais pas si c’est du lard ou du cochon. Il te sort un truc énorme, imperturbable, super sérieux, et au bout de 5 secondes où tu sais pas quoi dire tu vois le sourire qui commence et tu sais que tu t’es fait avoir… Il n'est jamais de mauvaise humeur, ou du moins il ne le montre pas et il ne la fait pas subir à ses collaborateurs. Il m'a "laissée" tomber enceinte deux fois, s'est débrouillé pour me trouver à chaque fois un Ersatz et m'a reprise après comme si de rien n'était, en ayant l'air content que je sois de retour (j'en connais d'autres qui auraient dit "vous êtes bien gentille mais moi je veux quelqu'un de stable alors après votre congé vous pouvez vous trouver un autre job". Surtout la deuxième fois.). Il accepte que maintenant, je ne puisse plus participer aux réunions avant 8.30 et après 17.30 pour cause d'horaires de crèche, que certaines tâches se fassent moins rapidement que quand je n'avais pas d'enfants, que je raccourcisse certains Workshops que je modère pour qu'ils passent avec mon agenda de maman. Et puis Monsieur Big Boss, il a d’autres talents. C’est un super musicien, il est chef d’orchestre, chef de choeur, il joue de 3 ou 4 instruments, il a même fait des CD, il y a quelques années il a construit de ses mains un violoncelle pour sa fille aînée. Respect. Il est super bon prof, quand tu lui poses une question il t’explique tout super simplement, comme s’il avait en face de lui quelqu’un qui est une vraie bille en technique. Quelque chose que j’apprécie chez lui, c’est qu’il bosse certes beaucoup, mais qu’il essaye de garder du temps libre pour sa famille. Le week-end, il ne fait rien, c’est tabou, et il ne me dérange donc jamais. Je sais, ça paraît normal comme ça quand on le dit mais dans cette boîte et à ce niveau-là (il a quand même 350 personnes sous lui), c’est assez rare pour le signaler ! Et puis Monsieur Big Boss, la veille des vacances de Nowel, le jour des anniversaires, lors du barbecue d'été où il invite chez lui ses proches collaborateurs, il sort à chaque fois deux superbes bouquets de fleurs pour sa secrétaire et pour moi, et il nous fait un petit laïus pour nous remercier de notre bon travail et de la bonne ambiance qui règne dans son staff, et patati et patata, que moi qui ai tendance à rougir quand on me fait des compliments, pour le coup je deviens cramoisie. Alors peut-être que les fleurs il n'a pas été les acheter lui-même, mais ce genre de geste, moi j’apprécie. Oh bien sûr comme tout le monde il n’est pas parfait, je l’ai déjà maudit pour un sale boulot qu’il m’a délégué, quand il m’appelle 3 fois pendant un jour où je suis exceptionnellement à la maison pour me demander où sont ses notices personnelles pour une réunion importante alors qu’il sait parfaitement que ses gribouillis (encore un défaut, il a une écriture horrible!), il les garde toujours pour lui, quand il change d’avis quotidiennement sur le contenu d’un exposé alors que j’ai passé des heures à peaufiner les transparents… nobody’s perfect, mais même s’il ne lira jamais ça je voudrais dire : merci Monsieur Big Boss, c’est cool de travailler pour vous. et si jamais dans quelques mois/années je vous quitte pour voguer vers d'autres rivages, vous me manquerez beaucoup.

mardi 27 septembre 2011

Recyclage: les Ups and Downs

Sur feu mon ancien blog, toutes les semaines je faisais un bilan des trucs biens et des trucs moins biens qui se passaient dans ma petite vie... j'ai eu envie de redémarrer ici cette catégorie, même si ce sera moins régulier qu'avant!

+ ça, c'est tous les jours des Ups, des highlights, des moments waouh, ça me booste, ça me fait relativiser les merdes du boulot, ça me rappelle ma place dans ce monde: mes loulous. Ce sont des dizaines de petits instants volés: Choupinou qui soulève mon t-shirt pour me faire un bisou dans le dos, Choupinette qui fait semblant de me mettre sa tototte dans la bouche puis se la met dans le bec au dernier moment en éclatant de rire dans le style "je t'ai bien eue Maman", les deux qui font la course à 4 pattes par terre en gloussant, Choupinou qui décide tout seul quelle va être sa tenue du jour (il se retrouve donc avec un t-shirt Snoopy vert pomme, un pantalon bleu et des chaussettes rouges: à la crèche ils doivent penser que je suis daltonienne - Edit du 28.09.: ce matin, il a même décidé de la tenue de sa soeur, un t-shirt rose Hello Kitty et un pantalon noir à pois blancs: on a évité le pire!), Choupinette qui regarde le Mec dans les yeux en disant "papa" (hasard ou pas, il kiffe!), Choupinou qui donne le biberon d'eau à sa soeur, Choupinette dont le visage s'éclaire quand dimanche matin au réveil elle entend la voix de son frère dans la pièce d'à côté... je pourrais en citer comme ça des tonnes, mais je ne veux pas forcément tomber dans la catégorie "blog de maman gâgâtisante" alors j'arrête là. N'empêche que, être la maman de ces deux-là, c'est le pied.

+ pas mal de reconnaissance au boulot en ce moment, des compliments aussi d'autres personnes que mon chef direct, des propositions pour faire un peu autre chose que mon job actuel, un séminaire à la fin du mois d'Octobre qui devrait me permettre de réfléchir à mon envie ou pas d'essayer d'atteindre l'étape suivante, devenir chef d'équipe... l'année 2012 devrait être déterminante et peut-être une année de changement dans ce domaine, ça fait plaisir de voir qu'on ne fait pas du sur-place et qu'on peut se détacher un peu de son train-train quotidien.

+ s'apercevoir que même si l'allaitement a fortement diminué, la balance reste une amie, se réjouir des moins 3 kilos qui semblent perdurer sans gros sacrifices alimentaires, se dire qu'en faisant quelques efforts les moins 3 pourraient devenir moins 6 ou moins 7, reprendre l'espoir qu'en 2012, année de ses 10 ans de mariage on pourra peut-être réenfiler sa robe de princesse pour fêter l'évènement, se regarder dans la glace en n'étant pas si mécontente de ce nouveau corps qui a vieilli, qui a subi deux grossesses mais qui se maintient et semble toujours être désirable aux yeux du Mec.

- non seulement je me fais du souci pour mon paternel, mais en même temps c'est ma mère qui me fait douter de sa bonne santé mentale: elle me raconte 3 fois les mêmes choses, elle appelle affolée un mercredi soir tard "ben c'est le jour où tu appelles normalement, pourquoi tu ne t'es pas manifestée" alors que je l'avais appelée du portable sur la route quelques heures avant pour prévenir que j'étais dans les bouchons et que je n'aurai pas le temps d'appeler de la maison... le top du top, c'est l'épisode d'il y a quelques jours, où elle m'a avoué avoir confondu son lait démaquillant avec du shampooing, s'être à peine un peu étonnée que quand même ça piquait les yeux, avoir dormi avec ça sur la tronche et se retrouver le lendemain avec des plaques rouges qui brûlent. Nan mais franchement, WTF??????????? Et évidemment, à mon insistance qu'elle aille voir un dermato, la réponse que j'adore "mais nan, pas la peine, t'inquiète pas, ça va passer...". Si les deux partent en vrille, angoissée comme je suis je vais passer de belles nuits blanches...

- l'impression de courir tout le temps et de ne rien mener à terme... les paperasseries s'entassent dans la corbeille "à répondre", le linge à repasser atteint une hauteur vertigineuse, les démarches pour acheter une voiture traînent en longueur par flemme de prendre une décision, plein d'idées et de projets pour la maison mais pas le temps de planifier et de demander des devis. Se sentir frustrée de ne voir vraiment le Mec qu'une heure par soirée, entre 21.00 heure à laquelle les enfants sont enfin couchés et 22.00, heure à laquelle mes yeux se ferment tous seuls parce qu'ils savent que le lendemain à 5.30, le réveil sera sans pitié. S'énerver sur une copine dont on apprend par mail le 14 Septembre que ça y est, elle a accouché du petit 3ième (alors qu'on n'était même pas au courant qu'elle était enceinte) et qui le 24 Septembre réécrit un mail parce que bon, elle trouve bizarre de ne pas avoir reçu de réponse... Bref, envie d'avoir de temps en temps la télécommande universelle de la vie et d'appuyer sur le bouton "Pause"!

mardi 13 septembre 2011

On devient un peu dégueu quand on est parent...

(à ne pas lire si vous êtes en train de manger)

- repérer les crottes de nez des loulous et ressentir une certaine jouissance à les extraire "à mains nues" sans utiliser de mouche-bébé tout en se disant que quand même, comment il/elle fait pour produire des trucs plus grands que son appendice nasal, trop fort mon gosse!
- faire la même chose avec la crasse des oreilles (ou le fromage blanc des yeux), crier victoire quand on a réussi à retirer ce petit amas orangé/marron, pourtant tellement repoussant quand on le voit chez un voisin/collègue/type dans le métro.
- "déboulocher" pieds, mains, nombril, cou transpirant.
- récupérer la tototte tombée par terre dans le supermarché, prier pour avoir moins de bactéries dans la bouche que sur le sol dudit supermarché, donner un coup de langue dessus et la remettre dans le bec de sa progéniture.
- ne pas refuser le bout de boudoir pré-mâché que ton nain te colle fièrement dans la bouche en disant "gâteau Môman!".
- lécher la cuillère qui vient de servir à donner la compote pomme-poire (les bons jours) ou la purée jambon-épinards refroidie (les mauvais jours).
- adorer les bisous bouche grande ouverte de son bébé et les litres de bave qui vont avec.
- se faire pisser dessus sur le trajet entre la table à langer et la baignoire et ne pas se changer tout de suite.
- ne pas avoir de hauts-le-coeur devant une couche cacatomique, tout bien nettoyer comme il faut sans paniquer si les doigts sont passés à travers la lingette, sans retenir sa respiration et avec une certaine satisfaction quand au bout de quelques minutes un poupon propre et tartiné de crème à popo fait des risettes comme pour dire "merci Maman!"
- avoir à peine honte en s'apercevant au boulot que sur l'épaule on a une tâche de chocolat/de dentifrice ou du lait caillé.
- avoir presque la nostalgie des premières semaines de sa vie où Choupinou gardait ses petits poings continuellement fermés et où ses mains sentaient le munster périmé.
- se laisser mettre des doigts pas forcément propres dans la bouche.
- participer au gros câlin à Doudou qui n'a pas été lavé depuis 2 semaines et qui est une arme biologique à lui tout seul.
- aller peser la couche qui a tenu 13 heures d'affilée sans déborder (merci Pampers!) et revenir de la cuisine en rigolant "purée, 350g, on tient un record là!"
- coller sans arrêt son nez sur les fesses de son enfant pour vérifier s'il n'a pas fait la grosse commission - variante  pour ceux déjà engagés sur le chemin de la propreté: demander toutes les 5 minutes "t'as pas envie de faire caca mon chéri?"
- avoir envie de bizouter chaque millimètre carré de la peau du petit bonhomme Michelin et ne pas se priver de le faire, même si le bain remonte à longtemps (cassage de mythe: non, un bébé ça ne sent pas toujours bon!).

Et oui, y'a plein de ces choses qui m'auraient dégoûtée il n'y a pas si longtemps. C'était avant. Avant que mes deux bouts de choux fassent de moi une maman que plus rien ne dégoûte si ça vient d'eux!

Et bon appétit bien sûr!

vendredi 9 septembre 2011

La Nana aime manger

En surfant sur des blogs d’expatriés, je me rends compte qu’on s’y plaint beaucoup de la bouffe du pays d’accueil. Quand je reviens en France, la deuxième question qui vient après "et il fait pas trop froid là-bas?" c'est "et pour manger, vous n'êtes pas trop dépaysés, c'est bon quand même?". Voici donc venu le temps des rires et des chants de faire un petit bilan: "la mangeaille dans le Sud de l'Allemagne", par la Nana:
1) si on veut, on trouve tout pour faire les mêmes plats qu’on ferait dans la mère patrie. Et franchement, c’est pas tous les jours qu’on cuisine des grosses spécialités franchouillardes non? Sans vouloir faire de liste exhaustive et dans le désordre, sans trop me donner de mal je trouve ici du foie gras/pâtés, du bon Bordeaux, du Champagne, des escargots, du fromage qui coule et qui pue, du beurre salé, de la moutarde qui pique, des coquilles St Jacques (c'est pas ce qu'on mange tous les jours non plus rassurez-vous), tout ça au même prix ou à peine plus cher qu’à la "maison". Y’a plus qu’à ramener quand même le confit et le Jurançon de chez Belle-Mam et nos “South West Parties” sont assurées! Et dans l'urgence, il y a des sites comme celui-ci qui permettent de s'offrir des petites douceurs typiques de temps en temps...

2) Leur bouffe ici, on s’y habitue. Bon, c’est clair, ils mettent de la sauce avec tout, mais suffit de demander sans et ils s’exécutent! Ils ont de la bonne viande, qu’ils ne savent pas toujours préparer, demandez un steak cru vous l’aurez rosé au milieu, les premières fois on dit rien et on se retrouve avec une semelle dans l’assiette mais on comprend vite le principe. Pareil pour le café, ne jamais demander un café normal sous peine de se récolter un jus de chaussettes digne de la pire aire d’autoroute, on demande un espresso et on a un café normal. Une bête vinaigrette avec de l'huile, du vinaigre et un soupçon de moutarde, ils savent pas ce que c’est, toujours il faut qu’il y ait du yaourt dedans et que ça ait un goût un peu sucré. Mais quand même, il faut leur laisser ça, pour la charcuterie ils sont super forts (faut dire aussi que la grande majorité des familles allemandes ne mange pas chaud le soir, ils se font un plateau avec de la charcuterie et du fromage, tous les soirs de la semaine. Je passe pour une extra-terrestre quand je raconte que oui, 90% du temps chez nous on mange chaud aussi le soir), et les petits pains de 10000 sortes différentes, et les énormes Bretzel croustillants, et la bonne bibine, ça c’est quand même hyper bon pour faire des brunchs de folie le dimanche quand on n'a pas envie de faire de gros efforts de cuisine. Par contre, salé le brunch hein, parce qu'au niveau viennoiseries c'est pas la panacée non plus. Les croissants ne sont jamais croustillants comme en France, les pains au chocolat connaît pas, et le reste c'est du genre 30000 calories la bouchée.

3) Là où je suis d’accord, c’est que dans les supermarchés, y’a quand même moins de choix qu’en France… déjà à la base la majorité des supermarchés sont plus petits, donc forcément il y a moins de choses et moins de variété. La viande de base, c'est du porc, même à la coupe j'ai parfois du mal à trouver une bête escalope de veau, alors qu'il y a un rayon complet avec des saucisses (par contre trouver des merguez qui piquent pour les barbecs de l'été relève de l'exploit). Une fois sur 10 on trouve de la viande hachée pour se faire des tartares, le jour où y'en a, c'est la fête à la maison. Même pour les bébés les petits pots ce sont toujours les mêmes: boeuf-carottes, jambon-pommes de terre, dinde-riz, nouilles-tomates... on a vite fait le tour!

4) À la cantine, ça me saoule d’avoir toutes les semaines ou presque le plat traditionnel de la région: lentilles, paire de saucisses, bout de lard… et les autres spécialités, les “Spätzle” (genre de nouilles) au fromage fondu, les Maultaschen (genre de raviolis un peu bourratifs fourrés aux légumes et à la viance, souvent cuisinés avec des oeufs brouillés, encore une fois super léger!), le boeuf qui a cuit super longtemps dans le four sous une montage d’oignons et de sauce, de temps en temps ça passe mais c’est carrément pas de la cuisine fine…

Conclusion: je critique, je critique, mais c'est quand même pas si dégueu la mangeaille d'ici, sinon pourquoi est-ce que j’aurais pris pratiquement 1 kilo par année passée dans ce pays?????????? (oui, oui, le calcul fait peur, je suis là depuis 14 ans ici... hum, hum... en plus, je ne peux même pas mettre ça sur le dos de mes grossesses vu que moi, peu après avoir démoulé je pèse moins qu'avant d'être tombée en cloques (et là, d'un coup, des milliers de femmes me détestent))

Conclusion-bis: même en ne pouvant pas toujours manger ce qu'on veut, même en ne pouvant pas aller dans un supermarché pour flâner dans les rayons et décider spontanément ce qu'on va manger le soir-même, même en variant moins les plaisirs, il reste qu'en tant qu'expatriés, on peut quand même rester les bons vivants qu'on était avant de partir et de temps en temps se dire: "c'est bon comme là-bas dis!"

mardi 6 septembre 2011

Choupinou est trilingue

"Maman, what's das?"
La première fois, ça surprend mais on s'y fait. Par contre s'il commence à faire toutes ses phrases avec un mot de chaque langue, va falloir s'accrocher.
Quand on est depuis un bon moment en pays étranger et aussi navrant que ce soit, on a tendance à un peu «oublier» sa langue maternelle. Rassurez-vous ce n’est pas non plus dramatique, je ne suis pas obligée de me balader avec un dico quand je retourne en vacances en France non plus… c’est juste que par moments, un mot ne vient pas tout de suite quand on en a besoin, du coup on prend le même dans la langue qui vient spontanément, et souvent c’est de l'allemand (de l’anglais aussi de temps en temps pour le Mec qui doit parler les deux au boulot). Entre nous, c’était devenu presque normal, naturel. Le problème, c’est quand on faisait ça devant la famille ou les amis français, ça avait un gros potentiel « foutage de gueule ». Avant que je ne vienne ici, je rigolais beaucoup des interviews de Jean-Claude Van Damme, certes il raconte beaucoup de conneries mais il met aussi des mots anglais dans ses phrases et avouons-le, ça fait bien marrer. Quand on se rend compte qu’on fait partie du club, déjà ça fait moins marrer… Surtout que le mot allemand ou anglais, on le conjuguait selon les règles francaises, évidemment, sinon c'est pas drôle.
Quand on pense que dans un temps lointain les mêmes personnes qui parlent aujourd'hui cette langue un peu bâtarde étaient des premiers de la classe super forts en français, ça fait peur.
Il est donc temps de se reprendre en main, de faire des efforts. On réfléchit à ce qu'on va dire, on tourne 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler et on apprend au Choupinou un français le plus parfait possible… pas gagnée cette histoire. Jean-Claude, sors de ce corps !!!!!!!!
See you bientôt, Freunde!

vendredi 2 septembre 2011

Choupinou aime la pop

Normalement dans la voiture pour aller à la crèche/au boulot (l'une étant à 500m de l'autre), la Nana écoute la radio. Les programmes de cette radio sont variés et il y passe pas mal de chansons actuelles, dont une majorité anglo-saxonnes, je comparerais à RTL2 en France (si le type de programmation de cette radio n'a pas changé depuis que la Nana a quitté la mère patrie).
Jusqu'à il y a quelques mois, Choupinou ne s'intéressait pas trop à la musique. Et puis quand il a commencé à (mieux) savoir parler, il signalait à la Nana quelles chansons lui plaisaient bien par les mots suivants: "Maman, chanson... fort!" (que la Nana traduirait librement par "Maman, cette chanson me botte, pourrais-tu avoir l'extrême amabilité de monter légèrement le son pour que je l'entende par-dessus le doux bruit de notre moteur diesel?"), accompagnés d'un sourire rayonnant. Evidemment, la Nana s'exécutait (pas trop fort quand même pour pas réveiller Choupinette, faut pas pousser non plus). Les dernières semaines, il fait une véritable fixette sur certaines chansons, dès qu'elles passent il devient fou et gesticule dans son siège auto en beuglant "chanson, chanson, chansonnnnnnnnnn". Soit. Et puis quand elle est finie, il crie "acore chanson!!!!!!!" mais là la Nana rétorque "ben non je peux pas la remettre mon chéri, c'est la radio elle ne passe qu'une fois la chanson, c'est fini maintenant", ce qu'il a l'air de bien comprendre. Jusqu'ici tout va bien.
L'erreur des vacances, c'est que le Mec a gravé un CD avec des mp3 filés par une collègue, y'en a 150 ou 200 (bah oui, je le rappelle, trajet de 13 heures...). Et dessus, il y a cette chanson:
Ouais, elle est sympa, entraînante, et les paroles c'est choupi. Sauf que.
Choupinou s'en est entichée. L'autre jour, il dit "chanson". La Nana: "quelle chanson tu veux mon Amour?" (pauvre de moi, c'était LA question à ne pas poser). Lui, avec un sourire montrant toutes ses dents: "I do" (mon fils parle anglais, yipiiiii!). La Nana: "oh bah ça tombe bien, on a encore le CD des vacances, elle est dessus, je te la mets tout de suite!". C'est parti pour une séance de "I do". Puis 2. Puis 3. Puis 4. "acore I do Maman!". Le premier jour, la Nana n'a rien dit. Le deuxième, elle a essayé de remettre la radio, ce qui a entraîné chouinements, puis larmes de crocodiles "Maman, I do CD!!!" (la vache, il a compris qu'on pouvait la remettre autant de fois qu'on voulait!). Et elle a cédé. Le troisième jour, elle a essayé la ruse. Juste à la fin de la chanson, elle a essayé de faire diversion "oh regarde Choupinou, un tracto-pelle. et t'as vu, il a des grosses roues comme t'aimes!" tout en appuyant sur le bouton "radio". Ca n'a pas duré 10 secondes avant que la petite voix ne se fasse entendre "Maman, acore I do". Caramba, encore raté. Le quatrième jour, elle a laissé la chanson d'après, qui connaît également un certain succès choupinesque du fait de ses paroles assez faciles (il maîtrise complètement le "hey!" à la fin de certaines phrases):
On l'a écoutée 3 fois. Mais l'appel du I do a quand même été le plus fort. 2 fois par jour, on a environ 40 minutes de trajet dans la voiture. La chanson durant 2m52, si je ne m'abuse (les calculatrices sont autorisées pendant l'examen) je me la coltine environ 13 fois par trajet donc 26 fois dans la journée. Alors soit je mens et je dis que le CD il est cassé. Soit j'écris une lettre d'insultes à Colbie Caillat pour me défouler. Soit je suis une mère parfaite et endure tout sans sourciller, jusqu'à ce qu'il élise une autre chanson. Parce que son sourire de folie quand démarre l'intro à la guitare... ben quelque part, ça n'a pas de prix.

mardi 30 août 2011

La Nana est de retour

avec les plusses et les moinsses de ses vacances...

+++ Choupinou et Choupinette, enfants modèles... et vas-y que je te dors pratiquement les 13 heures que dure le voyage vers le Sud-Ouest, et vas-y que je souris à tout le monde même quand je connais pas, et vas-y que je me laisse trimballer à droite à gauche sans râler, et vas-y que je fais des nuits de 12 heures au moins et des siestes d'au moins 3 heures... les propositions d'adoption spontanée ont fusé!

+++ la jolie cérémonie de baptême, intime et personnelle, les enfants sages comme des images, Choupinou qui s'écrie "encore de l'eau!" après que le curé lui en ait fait couler un peu sur le front et souffle sur la bougie que son père est en train de tenir, la jolie chanson "je serai là" de Terri Moise qui résonne dans la petite église de village... la Nana est loin d'être une grosse pratiquante et se pose souvent des questions sur sa foi, mais ces moments l'ont émue et l'ont fait se faire sentir partie d'un "tout".

+++ les cadeaux et une jolie présentation sur un stick qui nous attendaient le jour du baptême, joli geste d'une amie qui était prévue pour être la marraine de Choupinou mais qui n'a pas pu se déplacer.

+++ les grand-parents et le tonton qui gagatent devant les loulous (et maintenant, une reprise en main nécessaire parce que les fraises Tagada en guise de dîner et les "laisse-le faire, il est en vacances, il a bien le droit de se lâcher" à longueur de journée, ça n'aide pas à ce qu'un bonhomme de 26 mois reprenne sa routine d'avant-vacances et soit un minimum obéissant).

+++ les petits restos français qui ne payent pas de mine comme ça mais qui servent de succulents repas, la bonne humeur des cuistots qui viennent te voir à table, les serveurs qui blaguent,... une ambiance qu'on ne rencontre jamais en Allemagne et qui me manque un peu.

--- le choc le jour du baptême au milieu du repas, quand le vieux tonton du Mec qui avait avalé un morceau de travers s'est levé et est tombé dans le hall du resto... les minutes interminables où il s'est arrêté de respirer, la panique dans les yeux de sa femme et de ses enfants, l'impression d'être dans un épisode de Grey's Anatomy... heureusement, un médecin allemand en vacances était là et après un massage cardiaque musclé l'a ramené à la vie. Depuis, il va mieux et n'a pratiquement aucune séquelle de cet accident, mais quelle frayeur...

--- Belle-Maman que la Nana et le Mec ont de plus en plus de mal à comprendre et à supporter, elle devient "bipolaire", une minute tout va bien dans le meilleur des mondes, celle d'après ils sont des enfants indignes qui l'abandonnent. On doit faire attention à chaque mot que l'on dit, au bout de 15 jours c'est épuisant. On n'évite pourtant pas les engueulades et les mots définitifs qui font mal, cette année c'était presque un record, 4 jours complets sans dispute, mais quand c'est arrivé on en a pris plein la tronche. Ah et puis aussi, comme Madame ne sait soi-disant pas faire la cuisine (elle a même l'air d'en être très fière), c'est qui qui se tape les idées à trouver, les courses, la bouffe à faire tandis qu'elle reste dans son fauteuil à regarder? Gagné, c'est Bibi et Bibiche! Les dernières années, elle aidait encore, cette année elle ne faisait plus aucun effort. Autant dire que dans ces conditions, on se sent moyen en vacances...

--- le papa de la Nana qui lui donne l'impression de se détruire à petit feu, une déprime, un peu trop de boissons alcoolisés, un foie qui se rebelle et lui ôte l'appétit, le manque d'exercice, tout ce qui fait que même si leurs relations ne sont pas toujours au beau fixe, même si elle ne lui pardonnera jamais la blessure infligée pendant son enfance, son coeur se serre à chaque fois qu'elle le voit, amaigri, absent, apathique, fragile, chaque fois encore un peu plus...

--- le temps pas vraiment génial, de la fraîcheur et des nuages la plupart du temps, pendant 2 jours une chaleur accablante et le thermomètre qui frôlait les 40°C, puis de nouveau le gilet à ressortir... pas d'occasion de sortir la petite piscine spécialement achetée pour l'occasion, pas de grosses balades à faire avec les Pyrénées en toile de fond, pas de repas en terrasse à la lumière des bougies... quel été pourri quand même!

Maintenant, le rythme de travail reprend, les allers-retours à la crèche, les collègues tout bronzés (si, il y en a), les premiers chantiers à régler... en attendant les prochaines vacances!

vendredi 12 août 2011

Vacances, j'oublie tout

Je ne sais même pas pourquoi j'écris un message comme quoi je pars, vu que personne ne vient ici personne ne s'en apercevra (mode caliméro on). Mais bon, je fais comme si j'avais quand même des milliers de lecteurs (mode mythomane également on).
Ce soir donc, vacances bien méritées, depuis ma reprise du boulot mi-Février pas de vacances officielles (à part un jour par-ci par-là lorsque la crèche était fermée mais avec les deux loulous à la maison on ne peut pas dire que ça ait été super reposant), je sens que j'en ai beaucoup besoin. Est-ce-que ça va être des vraies vacances, that is the question: 1400 km avec deux nains de moins d'un mètre, 10 jours chez Belle-Mam (no comment), un double-baptême où y'a encore plein de trucs à préparer (mode just in time on, décidément...), une seule chambre d'amis où on va donc dormir tous les quatre, la tournée des gens qui n'ont pas encore eu le plaisir de faire la connaissance de Choupinette et de son sourire à deux dents irrésistible, 1400 km retour. Youpi. Mais au milieu de tout ça, du soleil (l'espoir fait vivre), quelques gorgées de rosé après la dernière tétée de la Miss, des plats typiquement français, le bon air des montagnes, les rires des petiots dans la petite piscine dans laquelle Belle-Mam a investi, pouvoir glander un minimum en disant aux deux "allez donc jouer avec Mamie", voir que le Mec se détache un peu de son boulot et que ses maux d'estomac des derniers jours qui y sont forcément reliés se fassent la malle... bref, des vacances normales dans notre vie agitée!
Ciao à celui qui lira, I'll be back fin août/début septembre!

mercredi 10 août 2011

Choupinou dessine

Depuis qu'il est en âge de tenir un stylo et qu'il a compris le principe (à savoir mettre le-dit stylo sur la feuille en papier (et pas sur le parquet, saperlipopette!) et laisser libre cours à sa fantaisie...), Choupinou fait l'artiste. Comme une bonne mère gagatisante j'ai mis ses plus belles oeuvres sur mes frigos (ouais, on a deux gros frigos, la classe hein?) et observe l'évolution lente de ses croquis. Mais la majorité du temps, il aime bien que ça soit nous qui dessinions, lui se contentant de mettre la touche finale. En revanche, il faut TOUJOURS dessiner la même chose: une pelleteuse, tracto-pelle, buldozer (si quelqu'un peut m'expliquer la différence entre tous ces engins je lui serais très reconnaissante, merci). Parce que Choupinou est une grosse feignasse comme sa mère, lui il appelle la chose par son nom allemand (en plus, il n'y en a pas 50) plus facile à prononcer: "bagger". Tous les soirs, je dois donc dessiner 4 ou 5 "gros bagger" avec des "remoques" (une devant, une derrière, j'ai essayé de lui expliquer que la remorque devant c'était certes pratique pour pouvoir entasser plus de choses mais que c'était en revanche moyen pratique pour avancer), un "meuchieu" qui conduit, les mains sur le "volant", et la "route" en dessous. Parfois, quand le gros bagger a pris pratiquement toute la place sur la feuille, il faut faire plein de "piti bagger" autour. Quand il est satisfait de ce que Môman/Pôpa ont dessiné, il a un sourire jusqu'aux oreilles. L'autre jour, contrairement à ses habitudes, c'est lui qui a commencé le dessin en faisant deux beaux ronds (fière la Nana, fière...). Et puis il a dit "Choupinou grooooooosses roues bagger, Maman bagger". Ok mon fils. J'ai donc pris ses ronds comme base et ai dessiné une sublime pelleteuse (je commence à maîtriser hein), un beau travail d'équipe. Hier soir par contre, au bout du quatrième gros bagger (sur l'ardoise magique c'est vite effacé) j'en ai eu marre et je lui ai dit "bon t'es bien gentil Choupinou mais moi les gros bagger j'en ai marre, tu voudrais pas qu'on dessine autre chose?". Et là il m'a regardée de ses grands yeux myosotis et il m'a dit: "Cracteur".
Je suis pas rendue moi.

mardi 9 août 2011

Sacrée soirée...

Hier.
La Choupinette qui se réveille toutes les 10 minutes parce qu'elle a perdu sa tototte...
Ma montagne de linge à repasser dont j'ai commencé l'ascension depuis dimanche mais qui semble ne pas vouloir diminuer, et les chemises du Mec qui font esseuprès d'avoir des petits plis rattrapables uniquement avec des litres de vapeur, mon front transpirant faisant foi...
Le Mec qui va sur l'ordi dans la salle à manger alors que mince quoi, si on a un Wifi c'est bien pour pouvoir être dans la même pièce non?
La télé préalablement bloquée par Monsieur sur TV5 (bloquée parce que la télecommande a encore disparu...) et son émission culte (c'est ironique) foot! qui m'informe 45 minutes durant sur les scores de Brest-Evian Thonon (2-2 pour votre info, de rien c'est cadeau) et qui me fait soupirer à chaque jeu de mot à 2 balles du non moins culte (c'est encore ironique) Didier Roustan: "à Dijon, la mayonnaise n'a pas encore pris". Ah, ah, ah.

Bon.

Ce soir, j'oublie les fringues pas repassées (ça se fera sur la bête épicétou), je blinde la Choupinette avec une bouillie que même si elle perd la tototte ça ne lui fera pas ouvrir les yeux, j'interdis au Mec d'aller sur l'ordi et on se fait une série qu'on aime en V.O., un magnum Temptation Chocolat (une tuerie!) à la main.

Chiche? Chiche!!!!!!!!!

lundi 8 août 2011

Amis de la nature

Les allemands doivent être un des peuples les plus « bios » au monde. Bien sûr de nos jours tout le monde s’y met, mais je pense que si on recherchait un minimum on s’apercevrait qu’ils ont commencé bien avant le reste du monde. Chaque supermarché a sa marque bio, ses rayons bio, il y a des magasins à chaque coin de rue. Alors bien sûr comme partout le bio c’est plus cher que le pas bio et sur les fruits légumes on ne peut pas dire qu’on remarque une différence notable de texture ou de goût. D’ailleurs je ne sais même pas exactement ce qui qualifie un produit de bio. Le fait de ne pas utiliser de produits chimiques? J'ai lu hier sur un blog l'histoire de patates bios... qui viennent d'Egypte. Mouais. Quitte à faire du bien à la planète, autant acheter des produits locaux nan? Bref, le bio est partout, même dans les petits pots et les biscuits des bébés. Mais d'un autre côté paradoxalement justement au niveau des enfants je trouve que le côté écolo n'est pas vraiment très présent ici. Sur aucun forum allemand je n'ai vu de questions ou de débats sur les couches lavables ou sur les habits "verts". Tout le monde utilise des lingettes pour nettoyer les fesses de ses rejetons. Alors bon, on va dire que c'est une exeption (à rajouter aux grosses voitures qui font du 200 sur l'autoroute) au milieu du grand ensemble qui me fait dire que les allemands sont « proches de la nature ».

Un deuxième élément, c’est le thème de la nudité. Là aussi peut-être que je me trompe mais il me semble que le naturisme, c’est très germanique au départ. Non pas que ça me choque, moi j’ai été sur une plage naturiste pendant 20 ans avec mes parents. Depuis que je suis avec le Mec qui n’a pas forcément les mêmes vues sur la chose, je ne pratique plus mais ici, c’est délicat de ne pas faire comme les autres. Prenez le sauna par exemple. Déjà, dans 90% des cas, les saunas sont mixtes, c’est très dur d’en trouver un seulement pour les femmes. Ensuite, passée la porte de la pièce, tout le monde à poil ! Ca surprend la première fois. Moi j’ai d’abord mis un maillot de bain, je me suis fait réprimander sur le fait que c’était pas hygiénique, que ça aidait à la prolifération des bactéries, et blablabla et blablabla. Alors après je prenais une grande serviette qui cachait ce qu’il y avait à cacher et tant pis pour ceux qui me regardaient de travers. Et comme ça je transpirais encore plus, et toc, double effet kiss-cool. Mais les autres, c’est sans aucune gêne et sans même chercher à cacher quoi que ce soit qu’ils se trimballaient entre le sauna, la douche et les chaises longues, vêtus en tout et pour tout de tongs. En plus là où j’allais du temps où j'avais le temps de faire du sport (à l’origine pour jouer au squash), c’est à côté du boulot donc ça m’arrivait souvent de voir des gens de la boîte, pas forcément des collègues directs mais des gens que je connaissais de vue. Vous imaginez, le midi je dis bonjour à quelqu’un dans une réunion, le soir je le vois le p’tit oiseau à l’air à 50 cm de moi. Ca le fait pas vraiment.
C’est un exemple bête mais un jour dans un magasin, le Mec essayait un pantalon, dans la cabine d’à côté un type faisait des essais de costumes, sans fermer le rideau. Tout le monde a donc pu admirer son magnifique slip kangourou et ses cuisses de poulet. Dommage que ça n'ait pas été un rugbeux bien musclé avec un boxer moulant *soupir*. Bref, je m’égare, tout ça pour dire qu’au niveau pudeur, j’ai déjà connu mieux. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne veux pas faire l’amalgame entre naturisme et impudeur, je constate seulement qu’ici, se montrer tout nu, ben c’est presque normal. Un avantage, c'est qu'on se fait pas reluquer quand on allaite en public à grands coups de "cachez ce sein que je ne saurais voir...".

Parlons des allemandes maintenant. Là non plus loin de moi l’idée de généraliser, mais souvent on s’aperçoit qu’elles aussi elles veulent rester proches de la mère nature. Le rasoir ou les crèmes dépilatoires? connaît pas ! Je pensais que c’était un cliché, jusqu’à le voir de mes propres yeux. D’abord une fois dans le train avec le Mec, retour sur Paris. En face de nous, une jolie petite allemande. Mais vraiment jolie hein, 20 ans ou à peine plus, des traits fins, de beaux cheveux, des yeux bleu azur, des tâches de rousseur sur le nez… j’étais même contente pour le Mec (je suis très jalouse en temps normal mais pour ça je suis pas chiante, comme ils disent ici « il a le droit de regarder le menu autre part mais à la fin c’est à la maison qu’il mange ». À méditer), pour une fois qu’il n’avait pas une walkyrie en ligne de mire... Cette vision idyllique a duré jusqu’à Strasbourg, jusqu’à ce que la Miss prenne une position croisement de jambes typiquement féminine, et que de fait son pantalon remonte et laisse apparaître une bonne partie de ses mollets. Et là, j’ai presque entendu le Mec pousser un soupir de déception. C’était très long (donc ce n’était pas une erreur, ça datait pas de 3 jours comme la barbe du même nom !). C’était très noir sur une peau très pâle. C’était yétinesque (si je veux j’invente des mots). C’était à faire partir à toute allure tout individu mâle un minimum attaché à l’esthétique.
La deuxième fois (qui s’est répétée souvent depuis), c’est quand une collègue bien propre sur elle, bien habillée bien comme il faut, a levé les bras un jour d’été en réunion. C’était la forêt amazonienne là-dessous. À déblayer à la machette. Berk. Dernièrement c'est la stagiaire du département d'à côté (déjà pas extrêmement féminine à la base) qui a débarqué en bermuda. Ouille ouille ouille, ça devait piquer grave.  Et je vous parle pas de tout ce que j’ai pu voir dans les douches du club de squash sus-nommé. Sans être moi-même une adepte des coupes dites ticket de métro, quand la brousse gagne du terrain il faut quand même savoir l’arrêter, non? (z’avez vu, tout plein de métaphrases pour que les pervers du Net arrivent pas sur mon blog avec des mots-clés bizarres. Vous me direz, en ce moment personne n'arrive sur mon blog, même pas les pervers...). On voit souvent des stars poser déshabillées avec le slogan « plutôt nue qu’avec de la fourrure ». Ben les allemandes elles font les deux. Nues et avec fourrure.

P.S : super poétique le billet, nan?

vendredi 5 août 2011

Le Choupinou ressemble à Rocky

Lieu: le salon.
Heure: environ 19.00.
Ambiance: calme, Choupinette a le sein de la Nana bien dans sa bouche, Choupinou joue avec son garage, tout baigne.

Tout d'un coup, un bruit suivi d'un cri déchire le silence. La sirène se met en marche "aua, aua, auaaaaaaaaaa" (pour les non-germanistes, aua ça veut dire aïe en teuton), les larmes coulent... sans paniquer, la Nana pose Choupinette par terre et dit à Choupinou "viens faire un câlin à Maman pour ne plus avoir mal". Le Choupinou vient dans les bras, pose sa tête sur le biceps (ça fait musclé quand je dis ça nan?) de sa mère. Au bout de quelques secondes, il se retire... et la Nana s'aperçoit que son bras est rouge... et que la moitié du visage de Choupinou est rouge... et que ça coule, bordel!
On ne panique pas, on ne panique pas "viens avec Maman dans la salle de bains mon chéri", la Nana attrape un gant, le mouille, nettoie le visage du blondinet... la vache, il a une entaille sur la paupière! Entre temps la Choupinette exprime son mécontentement que sa Môman soit sortie de la pièce sans elle à fond les décibels (comment une aussi petite chose peut-elle crier aussi fort?). Au même moment, le Mec rentre du boulot: sa femme a son aîné dans les bras, un gant ensanglanté à la main et la petite hurle à plein poumons dans le salon. En quelques secondes la crédibilité de la Nana en tant que "mère qui gère comme une chef avec moi ils sont toujours sages" en prend un coup... on passera sur la petite phrase qui énerve "mais, tu le surveillais pas?" (non, non, c'est l'homme de ta vie et le père de tes enfants, tu n'useras pas de la violence, un regard assassin suffira...).
La reconstitution du drame avec les indices présents a montré que Monsieur Choupinou avait essayé (et réussi) d'enlever de ses rails l'ascenseur à voitures situé sur le côté de son garage, ce qui n'est pas forcément prévu (mais possible, sur ce coup je ne vous remercie pas Messieurs les Créateurs des Little People!), et que la force de l'élan pris à cet effet a fait que le dit-ascenseur au moment de sa sortie des rails est malencontreusement allé rencontrer la paupière de Choupinou. Quelques millimètres en dessous c'était l'oeil (je préfère ne pas y penser...). Ce matin, c'est évidemment gonflé. Presque on s'attendrait à ce que le petiot s'écrit "Adrieeeeeeeeeeenne". En tout cas, c'est aujourd'hui pratique que depuis quelques jours Choupinou ne veuille plus quitter ses lunettes de soleil, quel que soit le temps. Ca évite de passer encore une fois pour une mère indigne à la crèche...

lundi 1 août 2011

L'histoire de Choupinette

Aujourd'hui, je me décide à mettre "sur papier" l'histoire de la naissance de Choupinette. 8 mois après, je ressens toujours une immense frustration, parce qu'on m'a "volé" ce qui auraient dû être de bons moments mais qui finalement n'ont été que pleurs et désespoir, et un peu de rancune envers une certaine pédiatre qui nous a fait peur (pour rien, je vous rassure sur l'issue de l'histoire dès le début, même si ça casse le suspens...).

Comme pour Choupinou, la grossesse de Choupinette s'est passée idéalement. Aucun désagrément, une Nana super en forme, un bébé avec tout ce qu'il faut où il faut. Vu l'âge avancé de la maman (on va dire plus près de 40 que de 30 ans...), le tri-test était une étape indispensable (je rappelle qu'en Allemagne, on n'est pas du tout obligé de le faire, il est juste conseillé). Prise de sang, mesure de la clarté nucale, échographie détaillée, je connaissais déjà tout ça de ma première grossesse. Comme la première fois, le grand ponte qui m'a fait faire les examens était très positif, risque de 1/7500 (meilleur que pour Choupinou, bébé éprouvette donc risque augmenté), "ce sont les valeurs d'une petite jeunette de 20 ans Madame" (youhouuuuu), la clarté nucale est nickel (tiens, rigolotte la phrase), à l'échographie tout est impec, "j'ai le plaisir de vous annoncer que c'est une fille", pas besoin de faire d'amniocentèse, le risque de faire une fausse-couche lors de l'opération étant plus important que le risque d'avoir un bébé handicapé. Ca roule, Raoul!

J'accouche par césarienne fin Novembre, ma puce est magnifique, elle commence à téter comme une championne à peine on la pose sur moi... lors de sa première "inspection" on remarque qu'elle a un petit bout de peau à côté de l'oreille et que sa fontanelle est un peu petite. Rien de bien méchant me dit-on, on demandera juste à un pédiatre de jeter un coup d'oeil pour la forme. La journée est un enchantement, ma petiote fait des sourires en dormant, son grand frère passe son temps à lui faire des caresses sur la tête en disant doucement "bébé", je me sens la plus heureuse du monde. Le lendemain, on me dit que la pédiatre va regarder ma louloute comme prévu. Ca dure, ça dure... enfin on me la ramène, toute fraîche lavée, je me dis que c'est pour ça que ça a duré si longtemps. L'infirmière a une drôle de tête et me dit qu'on va faire un petit voyage. Hein quoi? J'ai une césarienne de la veille, je pisse dans une poche en plastique, sûr que c'est le bon moment? Je me laisse quand même faire, parviens tant bien que mal à m'asseoir dans une chaise roulante... on sort de la chambre, l'infirmière me dit "on ne va pas bien loin, mais la pédiatre veut vous parler entre 4 yeux, vu que vous avez une colocataire dans la chambre c'est pour ça qu'on vous bouge". Parler entre 4 yeux, ça n'augure rien de bon. Je commence à avoir une boule dans la gorge, je demande ce qui se passe à l'infirmière, elle ne me dit rien et se contente de répéter "la pédiatre va tout vous dire". On arrive dans la salle d'allaitement, déserte. J'attends quelques minutes et une toute jeune médecin me rejoint. Elle me dit avoir observé Choupinette. La fontanelle, ce n'est pas un problème, elle est dans les normes... le bout de peau, c'est bénin aussi, si jamais ça nous dérange d'un point de vue esthétique on pourra toujours le faire enlever plus tard. L'espace de quelques secondes, ma boule dans la gorge se résorbe. Jusqu'à ce que la pédiatre se mette à faire une tête de 10 pieds de long (le genre de tête où vous savez de suite qu'elle va annoncer une mauvaise nouvelle) et sorte en même temps "par contre, il y a autre chose...". Silence. "j'ai observé Choupinette sous toutes les coutures. Elle a les yeux très en amande. Et puis elle a des petites oreilles, un peu basses je dirais même. Et puis il y a un écart entre ses gros orteils et le reste de ses doigts de pied." Re-silence, je me mets à trembler comme une feuille. "Tout cela, ce sont des signes distinctifs de trisomie 21". À partir de ce moment-là, j'ai été en état de choc. Impossible de parler, impossible de pleurer, juste ce tremblement incontrôlable... la pédiatre continuait à parler, je ne l'entendais plus, je la regardais mais sans la voir. Quelques minutes après, le Mec et Choupinou sont arrivés. Souriants. Jusqu'à ce que le Mec voit ma tête et demande "ça va?". J'ai juste eu la force de répondre "non, ça va pas". Et la pédiatre a refait le même discours: les yeux, les oreilles, les pieds, les doutes... le Mec a fondu en larmes. Puis il s'est repris, et il a posé des questions, moi j'étais toujours prostrée, seulement concentrée sur le fait de retenir mon drain qui glissait sans arrêt. "Les yeux en amande, c'est de famille" qu'il a dit. "Oui, mais..." a répondu la pédiatre. "Tous les tests faits pendant la grossesse étaient parfaits" a-t-il ajouté. "Oui, mais ils sont loin d'être fiables" a répondu la pédiatre. Elle a quand même fini par nous donner quelques notes d'espoir, à savoir que notre princesse avait certes ces signes qui pouvaient laisser penser que... mais qu'il y avait un certain nombre d'autres signes typiques qu'elle n'avait pas. Elle nous a ensuite indiqué la suite des événements: ma puce allait être conduite en néo-nat pour être mise sous monitoring (les enfants trisomiques ont souvent des problèmes de coeur), son sang envoyé pour analyses chromosomiques dans un laboratoire spécial en ville. Le reste de la journée est passé comme dans un mauvais rêve. C'est le soir, au moment où le Mec m'a embrassée et serrée avant de rentrer à la maison que j'ai craqué: les larmes ont commencé à couler et ne se sont plus arrêtées. Les jours suivants (presque une semaine) ont été très durs. 3 fois par jour on me faisait traverser la clinique en chaise roulante pour aller allaiter ma fille attachée à des électrodes au milieu des prémas. Quelques heures à nourrir ma petite, à la bercer, à verser des larmes sur elle en lui murmurant qu'elle était la plus belle et qu'on allait y arriver tous ensemble. Une semaine à faire le relais avec le Mec parce que pas le droit d'entrer à plusieurs en néo-nat et encore moins le droit d'y amener Choupinou porteur de potentiels microbes. Choupinou qui demandait sans arrêt "bébé, où bébé?" et me caressait la joue en me voyant pleurer. Une semaine toute seule dans une chambre, avec les douleurs de la césarienne, à me faire des films sur ce qui allait peut-être devenir notre vie, une vie avec un enfant pas tout à fait comme les autres. Une semaine de montagnes russes, entre l'espoir, le désespoir et la résignation, et peu d'heures de sommeil. Une semaine où le Mec passait ses nuits sur Internet à taper sur Google "signes trisomie" et lisait tout et son contraire... Une semaine bercée par le soutien des copines, des infirmières, de la famille aussi abasourdie que nous. Une semaine au bout de laquelle j'avais des centaines de cheveux blancs en plus (véridique!).
Le retour à la maison s'est fait sous la neige, sans résultats définitifs à part une échographie du coeur qui prouvait que Choupinette ne souffrait d'aucune faiblesse de ce côté-là, c'est ce qui a permis qu'on puisse sortir. Dans mon environnement habituel, avec ma fille dans les bras, le moral est remonté, avec des hauts (elle tétait comme une chef alors que les bébés trisomiques ne le peuvent souvent pas) et des bas (crise de larmes à chaque fois que la chanson "just the way you are" passait à la radio). Et puis, un jeudi de Décembre, en début d'après-midi, la sonnerie du téléphone. Le Mec répond, écoute quelques secondes, dit "oui, je suis le papa". Mon coeur bat à 1000 à l'heure, je scrute son visage à la recherche du moindre indice, il appuie sur la touche du haut-parleur et une voix remplit la pièce: "nous avons les résultats des analyses chromosomiques: votre fille est en parfaite santé et elle n'est pas atteinte de trisomie 21". Je ne pensais plus avoir de larmes, mais celles de soulagement ont coulé de longues minutes...

Je crois que je ne réussirai jamais à penser à la naissance de Choupinette sans que toutes ces émotions ne remontent à la surface. Je regrette cette semaine où je n'ai pas pu apprendre à connaître ma fille tout en me disant que cette semaine est bien peu de temps à côté de tous ces moments magnifiques que je vis avec elle depuis, et tous ceux qui sont à venir. J'en veux un peu à cette pédiatre inexpérimentée qui a préféré nous faire peur pour assurer ses arrières, mais d'un autre côté je me dis que c'est le rôle du médecin de faire cela s'il a le moindre doute.
Tous les jours je regarde ma puce, ses magnifiques yeux bleus en amande, ses petites oreilles délicates, ses petons que j'ai envie de croquer sans arrêt (voir photo ci-dessus), et je sais que même s'il s'était avéré qu'elle ait été "différente" elle aurait été aimée de la même façon... et je ne peux m'empêcher de fredonner:

"When I see your face
There's not a thing that I would change
Cause you're amazing
Just the way you are
And when you smile
The whole world stops and stares for awhile
Cause Girl you're amazing
Just the way you are" 
(Bruno Mars, 2010)

mardi 26 juillet 2011

La Nana allaite sa Choupinette

Le sujet polémique du jour: l'allaitement (youpiiii!).
C'est incroyable de voir sur les forums combien ce sujet divise et combien on en vient à s'insulter à coups de "pfffffff, t'es rien qu'une mauvaise mère qui ne cherche pas à donner le meilleur à son bébé" ou de "espèce de vache à lait extrêmiste" (et encore, ça c'est la version soft!). Alors que franchement, s'il y a bien un domaine où "chacun fait fait fait, c'qui lui plaît plaît plaît", c'est celui-là...

Flash-back, Juin 2009: Choupinou est né, youplaboum, c'est le plus beau bébé du monde et il trouve tout de suite le chemin du sein de sa maman, tout roule... la dite maman ayant décrêté que si l'allaitement marchait, elle allaiterait, mais qu'elle n'allait pas non plus se battre si ça ne marchait pas. Déjà, première mise au point, une des infirmières lui sort "un allaitement ça marche forcément", "toutes les femmes ont du lait". Faut dire qu'en Allemagne où en majorité on est plutôt "proche de la nature" (j'y reviendrai dans un futur article), l'allaitement est fortement suggéré. Dans la maternité où j'ai accouché les 2 fois, c'était le cas (mais le choix de la maman était respecté, ma voisine de chambre la deuxième fois a donné des biberons tout de suite). En revanche, pour l'aide et les conseils, c'était pas franchement l'idéal. Au bout de quelques jours, Choupinou a eu des phases réveillées plus nombreuses, et pendant ces phases, il râlait (fort). J'avais beau le mettre au sein pendant des heures (et ce n'était pas particulièrement agréable), il semblait ne pas être rassasié. J'ai quand même persévéré, mais à part me donner quelques tisanes et me montrer quelles positions je pouvais adopter, on ne peut pas dire que les infirmières spécialistes allaitement (il y en avait au moins une dans chaque équipe) m'aient vraiment aidée. Quand un jour (je suis restée presque une semaine à la clinique because césarienne de dernière minute encore très douloureuse), alors que désespérée et la poitrine douloureuse je demandai à l'une d'elles pourquoi mon Choupinou pleurait tout le temps et qu'elle me répondit "il doit avoir faim, je vais vous chercher un petit biberon", naturellement je me suis "laissé faire". Surtout quand après le-dit biberon, mon ange s'est calmé d'un coup et s'est endormi un sourire sur les lèvres...
De retour à la maison, j'ai voulu retenter le coup, mais "le mal" était déjà fait. Deux mois durant je me suis battue (contrairement à ma volonté initiale, mais entre temps une petite fierté mal placée me donnait la motivation), chaque tétée était une épreuve, aussi bien physiquement (un peu bobo quand même) que psychologiquement (quand Choupinou se détachait de mon sein au bout de quelques minutes et hurlait à en réveiller tout le quartier), et finissait par la préparation d'un biberon de complément et le sentiment de ne pas être à la hauteur... à la reprise du boulot, j'ai arrêté le massacre, j'ai fait la paix avec moi-même et avec ma conscience et Choupinou a été nourri exclusivement au biberon dans le calme et la sérénité (et soit dit entre parenthèses: en 2 ans, à part un nez qui coule de temps en temps et un virus pied-main-bouche (ouaip, ça existe cette bête là et c'est même sacrément chiant) pas plus tard qu'il y a 2 semaines il n'a jamais été malade). Fin du premier épisode.

Pour Choupinette, j'étais donc pleine d'appréhension, mais aussi de nouvelle bonne volonté. Mais cette fois je me suis dit "je réessaye, si je vois qu'encore une fois ça ne se passe pas bien je n'insisterai pas". Le destin a voulu que je sois séparée de ma puce un jour après la naissance (j'y reviendrai aussi un de ces quatre, un des pires moments de ma vie) et tout de suite on m'a apporté ce qui allait devenir mon allié: un tire-lait. J'ai pompé, pompé et encore pompé toutes les 2 heures, jour et nuit, pendant une semaine, jusqu'à ma sortie de la maternité et mes retrouvailles avec Choupinette. Et là, un monde nouveau s'est ouvert à moi: elle tétait comme une championne, longtemps, avec de délicieux bruits de déglutition et en plus, ça ne faisait absolument pas mal! Evidemment, je me suis posé la question si c'était cette semaine de pompage intense qui avait boosté ma lactation, si ça se serait passé de la même façon sans trayeuse, etc... toujours-est-il que cette petite histoire dure depuis 8 mois maintenant et que c'est toujours un bonheur en rentrant du travail, de donner mon lait à ma fille, ses yeux plantés dans les miens et de voir son petit bidon tout rond après une de ces séances, qui font oublier le tire-lait-moins-glamour-y'a-pas, les coussinets-anti-tâches-sur-le-beau-chemisier-du-boulot et les réveils-la-nuit-désolée-chérie-mais-si-t'allaitais-pas-je-donnerais-volontiers-le-biberon.

La morale de l'histoire? Deux enfants, deux situations différentes, un quasi non-allaitement, un allaitement qui touche à sa fin dans la douceur, mais à chaque fois l'impression d'avoir finalement pris la bonne décision et que quand une future maman me demande ce qu'elle doit faire, le "c'est vous qui voyez" est toujours la réponse la plus juste, n'en déplaise aux furies des forums...

Sur ce, je vous laisse, je vais extraire le divin nectar de mon 85B pour que Choupinette ait un p'tit dej home-made à la crèche demain matin...