mercredi 26 octobre 2011

Best of Choupinou (2)

- alors qu'on est depuis une plombe dans les bouchons, je fais de la place pour qu'une voiture de police puisse se frayer un chemin:
Lui: "Maman, Polizei schnell!!!!!!!!"
Moi:"Ben oui ils vont vite, faut qu'ils arrivent là où il y a eu l'accident!"
Lui:"Maman auch schnell, Maman rattraper Polizei!"
(je me vois déjà au poste "mais Monsieur l'agent, soyez sympas, c'était juste pour faire plaisir à mon fils!")

- après un anniversaire à la crèche:
Lui: "Emma grande, Emma 3 ans!"
Moi: "oui mon Chéri, tu as raison, Emma elle a 3 ans. Et toi tu as quel âge?"
Lui (après une intense réflexion et en montrant 5 doigts): "Choupinou, 2 ans!"
Moi: "t'es trop fort mon loulou... et Maman, elle a quel âge Maman?"
Lui: "Maman grande, Maman 3 ans!"
Faîtes des enfants, c'est plus efficace qu'une piqûre de botox...

- après le bain:
Lui: "Choupinou gros kiki!" (me demande où il est allé la chercher celle-là!)
Nous: "euhhhhhhh..."
Lui: "Papa auch gros kiki"
Nous: [...] (ne pas rire, surtout ne pas rire)
Lui: "Maman, grooooooooos kiki!" (et ça continue...)
Pause.
Lui, observant sa soeur: "Choupinette, gros kiki?", puis souriant de toutes ses dents: "toute la famille gros kiki!"
Bon, va juste falloir qu'il sorte pas ça en société...

En vrac

- séminaire de la semaine dernière ok. J'ai aimé: la majorité des gens du groupe - avoir pris sur moi pour participer très activement à un jeu de rôle - en avoir tiré des leçons (à savoir que oui, la méthode cool-prêt à faire des compromis-polie-calme marche aussi bien voire mieux que celle consistant à taper sur la table et se fâcher tout rouge) - être une étape plus loin dans ma décision quant à savoir si c'est vraiment ce que je veux - le sourire de Choupinette en me découvrant en haut de l'escalier après 3 jours de séparation. J'ai pas aimé: un des "trainers" arrogant au possible, et qui a dit au gros bourrin du groupe qu'il était un donneur de feedbacks brillant comme par hasard après que ce dernier m'ait sorti sans sourciller que je n'avais aucun charisme et que mon accent quand même, pffffouh, fallait vachement se concentrer pour me suivre - le manque de réponses à mes questions existencielles du type "est-ce qu'une montée dans la hiérarchie est compatible avec une vie de famille satisfaisante?" - les 1h45 qu'il a fallus pour faire les 70 kilomètres pour rentrer à la maison.

- Laryngite/trachéite 2 - Choupinou et Choupinette 0: à tour de rôle les loulous se payent une crève carabinée. Choupinou a fait la version "fièvre le premier jour et toux bien installée", une semaine après c'est Choupinette façon "voix de chanteuse italienne et sifflements dans les bronches". Ca me plaît d'ailleurs moyen de l'entendre siffler comme ça, on lui a mis les suppos à la cortisone qu'on nous avait prescrits pour son frère, ce matin c'était nettement mieux, mais si mon téléphone sonne dans la journée et que je reconnais le numéro de la crèche, je saurai pourquoi... ça sent le reste de la semaine à la maison c't'histoire...

- Plus le temps passe et plus je me dis que les 1400 kilomètres - 5 jous de vacances - 750 kilomètres - 5 jours de vacances - 650 kilomètres qui seraient les nôtres si on rentrait chez nous à Noel, ça va pas le faire du tout du tout. Une fois cet été, passe encore, mais en hiver et très vraisemblablement sous la neige, je suis carrément moyen emballée. Mes parents, je pourrai les calmer en leur disant de venir quelques jours en Janvier, ils adoooooooooorent le Ti-Gi-Vi de toute facon. The big problem, c'est Belle-Maman, le fait que pour elle c'est TOUJOURS les enfants qui doivent venir voir leurs parents et pas l'inverse, que prendre l'avion toute seule est pour elle un obstacle insurmontable (même avec un accompagnement approprié), et que bon, en Teutonie il fait froid et ils parlent tous allemand. Certes. On y travaille encore mais c'est quand même pas gagné...

- Ca couve autour de moi et j'en suis ravie: une copine d'études avec qui on était dans la même galère de PMA (sauf qu'elle, elle en a autrement bavé, à côté mon parcours c'était de la gnognote) a tenté la FIV de la dernière chance avant de se tourner vers l'adoption: elle est maintenant enceinte de 11 semaines et je la trouve plutôt sereine! L'autre, c'est l'auteur d'un blog que je suis depuis quelques mois, dont j'adore le style, la drôlerie, la franchise et les points de vue sur l'infertilité qui se rapprochent très nettement des miens, et dont j'appris la bonne nouvelle à retardement à cause du séminaire préalablement nommé: pour aller y faire un tour, on clique et pis c'est bon!

Tout cela n'a ni queue ni tête? Normal, c'est comme ça dans ma tête en ce moment, mon neurone unique de blonde est très nettement en surchauffe... j'espère un refroidissement d'ici la semaine prochaine (des promesses, toujours des promesses...)
Ciao les gens!

vendredi 14 octobre 2011

Une tournée de Ups and Downs

+ mardi, ça a fait 17 ans que le Mec et moi sommes ensemble... 17 ans depuis cette soirée d'Octobre où il m'a demandé si je voulais bien l'accompagner pour une petite balade digestive et où juste avant de rentrer il s'est arrêté et m'a dit en me regardant bien profondément dans les yeux: "tu sais, je t'aime bien... et même, tu peux enlever le bien". Quand on voit tout ce qu'on a vécu ensemble, la fin des études, les stages, le premier boulot, la relation de week-end, l'installation ensemble, le mariage, les pertes de gens chers, la PMA, l'achat de notre maison, l'arrivée tant attendue de Choupinou, l'arrivée surprise de Choupinette, les carrières qui évoluent... des hauts, des bas, des joies, des peines... la vie quoi... je regarde tout ce qui est derrière nous, je suis fière de ce qu'on est devenus, je suis fière de ce qu'on a construit, et ce qui est devant nous, je l'attends avec confiance, sérénité et la certitude absolue que j'ai un partenaire exemplaire.
Fin du paragraphe guimauve-bisounours-gnan-gnan.

+ Choupinette nous montre de plus en plus de signes d'affection... elle fait des câlins en mettant sa tête dans nos cous, elle fait des bisous pleins de bave, le soir quand j'arrive à la crèche, elle pique un sprint à 4 pattes et arrivée à mes pieds elle me tend ses petits bras en me faisant un sourire à tomber qui montre ses quatre quenottes, elle caresse la tête de son frère (bon des fois ça dérape un peu direction arrachage de cheveux mais l'intention est là!). Et puis elle parle. Sans arrêt. La plupart du temps c'est une suite de sons un peu bizarres. Vous voyez les mini-robots qui foutent le boxon sur les ordinateurs dans Transformers 1 (ouais ben on a les références culturelles qu'on peut hein)? Ben c'est à peu près ça (j'ai essayé de trouver un extrait sur youtube mais peine perdue). De temps en temps, j'ai l'impression de reconnaître un "maman", un "papa" ou un "doudou" (ça y est, on a l'Élu, the doudou préféré, un doudou Sophie la Girafe que je vais m'empresser de racheter en double!), mais c'est à peu près tout ce qui est compréhensible. Dire que dans un peu plus d'un mois elle va avoir un an...
Fin du paragraphe "le temps passe vite Madame Michu".

- Jusqu'à maintenant on avait été ménagés mais ça y est, le premier cas est apparu: un couple d'amis se sépare. Ca nous rend tristes. Tristes pour eux, tristes pour les deux enfants se retrouvant au milieu de la tourmente, tristes accessoirement pour nous parce que les parties de rigolade et les discussions sur la portée philosophique des chansons de Thierry Hazard (comment perdre toute sa crédibilité en un post, d'abord Transformers et après Thierry Hazard) font désormais partie du passé. Déçus aussi d'avoir appris la nouvelle sur Facebook de façon brutale, blessés que les propositions de soutien, de dialogue et d'aide soient rejetées avec l'argument "de toute façon, vous ne pouvez pas comprendre". Peinés de se dire que ce sont sans doute 10 ans d'amitié qui peut-être ne s'envolent pas, mais s'éffritent irrémédiablement...

- Ca y est, le Mec est de nouveau dans une phase très chaude à son boulot, où il doit travailler pratiquement jour et nuit pour répondre à un appel d'offre pour un très très gros contrat. Ca fait partie de ses tâches, donc il le fait sans rechigner. Ce qui lui sape le moral, c'est de devoir se battre contre des partenaires internes incompétents/feignasses, contre des chefs qui je cite "doivent avoir oublié leurs c... à la maison", contre des conditions limites qui l'empêchent de faire son travail de façon professionnelle. Hier soir, quand je l'ai vu rentrer les yeux fatigués, un peu voûté, un sourire tristouille sur les lèvres, quand il m'a dit "je n'ai pas très très faim ce soir", ça m'a fait un peu peur. J'ai toujours été persuadée qu'il serait le dernier à déprimer à cause du boulot ou à avoir un "burn-out", mais ces derniers jours le doute s'est immiscé. Je vais tout faire pour lui changer les idées et le rebooster, Super Népouse est de retourrrrrrrrrrr!

jeudi 6 octobre 2011

La Nana a un super boss

Si on m'avait dit il y a quelques années qu'un jour je ferais le boulot que je fais en ce moment, j'aurais eu du mal à le croire. Le décrire, c'est déjà difficile. Officiellement, je suis assistante de mon chef. Ouais secrétaire quoi, ai-je déjà entendu… ben non justement, pas secrétaire, une secrétaire il en a une aussi. Elle, c’est celle qui passe son temps à jouer à Tetris avec les rendez-vous. Moi je fais... tout le reste. Si je dis « esclave », c’est exagéré, si je dis « femme à tout faire », on me regarde bizarrement comme si je faisais des trucs que la morale réprouve avec mon boss. Pourtant, c’est un peu ça mon job (mais nannnnn, pas faire des trucs réprimandables!): tout et n’importe quoi, beaucoup de communication, d’organisation, de diplomatie, de temps en temps faut être un peu ingénieur quand même pour lui préparer des beaux transparents techniques pour qu’il brille dans des séminaires internationaux. Ca paraît pas super fôlichon décrit comme ça mais moi, ça me plaît. Ca me plaît aussi parce que je m’entends bien avec lui. Pourtant comme ça, à première vue, il paraît pas commode mon chef. Ca tient à son physique d’abord. Il y a quelques années, il a eu un grave pépin de santé, je n’ai jamais su exactement quoi mais c’était soit un genre d’attaque cérébrale, soit une tumeur au cerveau, mais en tout cas quelque chose qui l’a laissé à moitié paralysé. Depuis, il a fait de la rééducation, mais il a toujours une moitié de visage qui ne bouge pas beaucoup et du coup des légers problèmes d’élocution et d’audition. Du coup quand tu le vois la première fois avec cette attitude un peu rigide tu te dis « purée, ça doit pas être marrant de bosser avec lui ». Et ben si, finalement, c'est plutôt marrant. Il est très pince-sans-rire, du coup quand tu le connais pas tu sais pas si c’est du lard ou du cochon. Il te sort un truc énorme, imperturbable, super sérieux, et au bout de 5 secondes où tu sais pas quoi dire tu vois le sourire qui commence et tu sais que tu t’es fait avoir… Il n'est jamais de mauvaise humeur, ou du moins il ne le montre pas et il ne la fait pas subir à ses collaborateurs. Il m'a "laissée" tomber enceinte deux fois, s'est débrouillé pour me trouver à chaque fois un Ersatz et m'a reprise après comme si de rien n'était, en ayant l'air content que je sois de retour (j'en connais d'autres qui auraient dit "vous êtes bien gentille mais moi je veux quelqu'un de stable alors après votre congé vous pouvez vous trouver un autre job". Surtout la deuxième fois.). Il accepte que maintenant, je ne puisse plus participer aux réunions avant 8.30 et après 17.30 pour cause d'horaires de crèche, que certaines tâches se fassent moins rapidement que quand je n'avais pas d'enfants, que je raccourcisse certains Workshops que je modère pour qu'ils passent avec mon agenda de maman. Et puis Monsieur Big Boss, il a d’autres talents. C’est un super musicien, il est chef d’orchestre, chef de choeur, il joue de 3 ou 4 instruments, il a même fait des CD, il y a quelques années il a construit de ses mains un violoncelle pour sa fille aînée. Respect. Il est super bon prof, quand tu lui poses une question il t’explique tout super simplement, comme s’il avait en face de lui quelqu’un qui est une vraie bille en technique. Quelque chose que j’apprécie chez lui, c’est qu’il bosse certes beaucoup, mais qu’il essaye de garder du temps libre pour sa famille. Le week-end, il ne fait rien, c’est tabou, et il ne me dérange donc jamais. Je sais, ça paraît normal comme ça quand on le dit mais dans cette boîte et à ce niveau-là (il a quand même 350 personnes sous lui), c’est assez rare pour le signaler ! Et puis Monsieur Big Boss, la veille des vacances de Nowel, le jour des anniversaires, lors du barbecue d'été où il invite chez lui ses proches collaborateurs, il sort à chaque fois deux superbes bouquets de fleurs pour sa secrétaire et pour moi, et il nous fait un petit laïus pour nous remercier de notre bon travail et de la bonne ambiance qui règne dans son staff, et patati et patata, que moi qui ai tendance à rougir quand on me fait des compliments, pour le coup je deviens cramoisie. Alors peut-être que les fleurs il n'a pas été les acheter lui-même, mais ce genre de geste, moi j’apprécie. Oh bien sûr comme tout le monde il n’est pas parfait, je l’ai déjà maudit pour un sale boulot qu’il m’a délégué, quand il m’appelle 3 fois pendant un jour où je suis exceptionnellement à la maison pour me demander où sont ses notices personnelles pour une réunion importante alors qu’il sait parfaitement que ses gribouillis (encore un défaut, il a une écriture horrible!), il les garde toujours pour lui, quand il change d’avis quotidiennement sur le contenu d’un exposé alors que j’ai passé des heures à peaufiner les transparents… nobody’s perfect, mais même s’il ne lira jamais ça je voudrais dire : merci Monsieur Big Boss, c’est cool de travailler pour vous. et si jamais dans quelques mois/années je vous quitte pour voguer vers d'autres rivages, vous me manquerez beaucoup.