(bon en fait on était 12 mais ça passait plus avec le titre du film…)
La semaine dernière, j’étais 2 jours dans un séminaire, pompeusement intitulé “Carrières de femmes” (enfin, j’ai traduit, le titre original étant en anglais comme beaucoup de trucs en Allemagne, ils n’ont jamais eu un genre Toubon comme ministre de la culture eux). Deux jours avec que des filles, la dernière fois que ça m’est arrivé ça devait être au lycée. Deux jours dans le monde des Bisounours. Le contenu du séminaire c’était un mélange entre celui que j’ai fait l’année dernière (est-ce que je veux monter dans la hiérarchie ou pas) et “Hommes/Femmes mode d’emploi”. Donc en gros, comment monter quand on est une faible femme qui doit se battre dans un monde impitoyaaaaaaaable peuplé d’hommes qui ne fonctionnent pas pareil que nous mais qu’on ne veut pas forcément tout sacrifier à sa carrière. Intéressant à signaler: sur les 12, on était 5 mamans. Alors certes, à part une suédoise adorable avec qui j’ai bien sympathisé elles bossaient toutes à mi-temps mais bon, des mamans qui travaillent en Allemagne c’est tellement rare qu’il faut le signaler (encore ce matin aux infos, je cite pratiquement mot à mot: “les couples allemands renoncent de plus en plus à faire des enfants. Les raisons? Beaucoup de femmes diplômées n’arrivent pas à combiner enfants et travail, et les mères qui travaillent sont rarement reconnues dans la société”. Parenthèse: y’a des fois, je me demande ce que je fais dans ce pays à la mentalité moyennâgeuse… je referme la parenthèse). Par rapport aux séminaires de d’habitude où il y a 80% d’hommes, où les 20% de femmes qui restent ont les dents qui rayent le parquet et ont décidé de faire une croix sur tout projet familial et où je me sens donc toujours un peu à part, c’était donc un environnement un peu plus agréable. L’animatrice était très dynamique et sympathique, comme je disais le groupe homogène et presque un peu trop harmonieux (les séances de feed-back c’était vraiment les bisounours, moi qui suis habituée à me prendre dans la figure des réflexions du genre “pfffff, avec ton accent je te comprends à peine, en plus t’es une fille et t’es blonde, donc jamais je ne t’accepterais comme chef” (cf. premier séminaire l’année dernière), c’était une bouffée d’oxygène). La partie un peu décevante, c’était la discussion avec une femme chef d’équipe de la boîte, qui a commencé sa présentation en disant “j’ai 45 ans et il y a 10 ans, avec mon mari on a décidé qu’on ne voulait pas d’enfants pour que je puisse avoir une carrière”. Dans un séminaire où on était sensées trouver de la motivation pour envisage de tenter de devenir chef malgré une vie privée avec des enfants, c’est tombé un peu à plat. L’employé DRH qui était là aussi a un peu coupé l’herbe sous le pied de certaines des participantes en annonçant que oui, un travail de chef d’équipe en temps partiel était possible, la condition étant de trouver une autre femme qui complèterait le poste (donc job-sharing ou rien). En gros, sur la partie recherche et développement de la boîte (dans les 10000 personnes), il y a 2 cas où ça a marché. Youhouuuu, ça donne de l’espoir! J’ai “bien aimé” aussi les exemples de “carrières de femmes”: Hillary Clinton, la femme de Bill Gates, la fille de Ghandi, la chancelière allemande: oui, certes, mais bon, difficile quand même de s’identifier. Malgré tout cela et le fait que dans ma tête c’est déjà à peu près clair quelles vont être les prochaines étapes (j’étais la seule à avoir en vue l’assessment center à court terme), j’ai passé 2 jours intéressants, j’ai fait la connaissance de filles sympas que je serais contente de revoir, j’ai reçu la confirmation que j’ai eu raison de faire du rentre-dedans à mon chef l’année dernière (thérorème: un homme ne comprend jamais les allusions fines!), j’ai reçu de bonnes critiques et également la confirmation que pour l’extérieur, je passe pour quelqu’un de calme et souverain, paraîtrait même que c’est une de mes forces, j’ai pu partir chercher Choupinette à la crèche une demie-heure avant la fin du séminaire sachant que toutes les personnes dans la pièce comprenaient la situation. Bref, même s’ils ne changeront pas ma vie, 2 jours bien investis!
Pour finir sur un sourire, un mot de Choupinou sur le thème “la femme est un homme comme les autres”: samedi, je rentre de chez le coiffeur (yes, I dit it!!!!!!!!!!), il me regarde et me dit “oh Maman, coiffure jolie, t’es beauuuuuuuuuuuuuu” :-)