mercredi 18 septembre 2013

Pardon...

On entend souvent dire que la vie est mal faite. Je confirme. Et j'ajouterais même qu'elle manie l'ironie à la perfection.

Il y a 6 ans, je rêvais plus que tout de me retrouver dans ma situation actuelle. La jalousie me rongeait, les larmes coulaient régulièrement, le temps passait avec ce vide dans notre vie. Grâce à l'aide de la médecine, nos espoirs les plus fous se sont réalisés, et ça nous a eté complètement égal d'avoir été rangés dans une catégorie. Celle des couples infertiles.
Comme l'annonce le titre du blog et le précise mon premier article, on a eu droit à deux miracles dans notre vie. Un prévu, un spontané. Un troisième miracle, c'est juste trop pour nous.

pourquoi a-t-il fallu que comme par hasard, cette fois, cette seule fois, nous n'ayons pas fait attention?
pourquoi a-t-il fallu que comme par hasard, cette fois, mon corps ne respecte pas la régularité quasi-horlogique dont il fait preuve depuis plus de deux ans sans exception?
comment se fait-il que les petits animaux du Mec connaissent un regain de jeunesse et de vivacité alors que pendant des années ils étaient si peu en forme?
pourquoi est-ce que j'ai repoussé cette visite chez le docteur des dames depuis 2 ans et demi? (bribe de réponse naive et peu convaincante: parce que ras-le bol d'exposer mon intimité, parce que pas envie d'ingurgiter de nouveau des hormones, parce que "quand même, y'a pas beaucoup de risques")

Alors on se demande... est-ce que ce serait quand même possible? On met cartes sur table, on essaye de peser le pour et le contre, les arguments, les contre-arguments.

"oui mais pour se permettre la maison, faut bosser tous les deux à plein temps, et en ce moment on est à la limite de ce qu'on peut faire au niveau organisation, compromis boulot/vie privée, finances,..."
"oui mais faudrait une nouvelle voiture, faudrait réorganiser la maison"
"oui mais alors ça signifie abandonner tout projet de pseudo-carrière, alors que les premiers pas timides commencent"
"oui mais nous deux dans tout ça? On commence à peine à se prendre du temps pour nous (2 soirées en 4 ans, on ne peut pas dire que ce soit beaucoup non?), on est un couple solide mais être seulement parents, ça commence à peser"
"oui mais on va avoir 40 ans. Plus de risques, plus de tests à faire, peut-être plus de désagréments, peut-être plus d'arrêts de travail"
"oui mais avons-nous le droit moral de refuser ce cadeau, alors que pendant des années on s'est battus pour y avoir droit?"

À tout cela on peut répondre: ça pourrait marcher... si on le veut vraiment. Mais le problème central c'est qu'on ne le veut pas vraiment. C'est peut-être de l'égoisme, c'est peut-être de la peur, c'est peut-être de la raison.

Pardon petit pois. Dans deux semaines, j'ai rendez-vous pour me faire conseiller, condition indispensable pour avoir le droit de ne pas te garder. Pardon petit pois, dans quelques semaines tu seras sans doute parti. Pardon petit pois, mais je ne me sens pas la force de t'accueillir, de renoncer à ce que j'ai déjà construit, de te donner la vie que tu mérites.

Pardon...

mardi 3 septembre 2013

Reviendus

Alors, voilà, c'est la rentrée... vacances plutôt reposantes, dorénavant nous essaierons chaque année de bloquer 3 semaines, il faut bien ca pour se ressourcer un minimum.

* exploit à réitérer: le Mec était d'un sang-froid inégalé, Belle-Mam en mode "je te cherche et je compte bien te trouver" n'a pas réussi à le pousser jusqu'à déclencher une vraie dispute (pourtant, elle y a mis du coeur). Donc des piques, donc quelques minutes de boudin, mais pas d'explosion nucléaire, pas de claquements de portes et pas de mots (trop) blessants. Mine de rien, ca repose.

* truc à ne pas refaire: dormir dans le même lit que Choupinou. Déjà l'année dernière ca avait été chaud, cette année c'était pire. Sur 5 nuits, il y en a eu une potable, les autres il n'a fait que bouger, tourner, nous filer des coups de tatanes dans son sommeil en ce moment très agité (il gémit, il parle, il donne des coups à des ennemis virtuels). Heureusement qu'on a eu quelques jours après à la maison en mode "chacun son matelas", sinon mes collègues ne m'auraient sûrement pas complimentée sur ma bonne mine. Réflexion de ma mère la veille du départ: "ca serait peut-être pas mal que les prochaines années ton frère et toi ne veniez pas en vacances en même temps, comme ca il y aurait une chambre libre pour les enfants". En voilà une idée qu'elle est bonne!!!

* encore mieux cette année: la plage avec les loulous. Plus de peur d'aller dans la mer pour aucun des deux (et même parfois pas assez peur, Choupinou a eu des envies d'indépendance "sors Maman, je peux nager tout seul". Bien sûr, à 4 ans dans l'Atlantique seulement armé d'une bouée Flash McQueen c'est clair qu'il maîtrise). Les châteaux de sable deviennent plus grands et plus jolis, le petit rituel "on mange des barquettes Lu à la fraise (rebaptisés les "gâteaux de la mer") sur les serviettes" ravit petits et grands (bon, s'ils daignent nous en donner un et Choupinette ne pas en faire des biscuits panés). On aurait bien eu une après-midi de plus de vrai beau temps pour faire le plein d'océan!

* ca s'est finalement bien passé: les trajets. On s'est félicités d'avoir encore fait l'étape à l'hôtel sur l'aller, les 750 km le premier jour et les 650 le deuxième jour sont passés comme une lettre à la Poste... on fait pas mal de petites pauses (Choupinette a légérement réduit sa consommation d'eau et Choupinou propre depuis seulement quelques mois montre qu'il sait maîtriser ses envies de pissou, on peut atteindre la prochaine aire d'autoroute sans problèmes), dans une ils ont droit à une glace, dans l'autre à un tour de petit manège, quand ils ont été calmes pendant 2 heures ils ont droit à un film, ils pioncent à intervalles réguliers, ils picorent des trucs auxquels ils n'ont pas toujours droit d'habitude, bref finalement ca fait partie des vacances et de l'"aventure". Même les 1100 km de retour ont été nickels. Quelque part, je suis fière d'eux pour ca!

* petit élan de chauvinisme: les supermarchés francais sont quand même super mieux achalandés que les allemands. Déjà ils sont plus grands et puis alors, quel choix! Je pense franchement que je me prendrais moins la tête pour varier les repas si je vivais dans la mère patrie. Tout au moins pour nous parce que les loulous hein, ils n'auraient rien contre saucisses-purée, poulet-frites, hamburgers-chips ou spaghettis-ketchup tous les soirs... C'est donc presque avec plaisir que j'ai accompagné pour faire les courses au Leclerc ou au Super-U...


Pour finir avec un sourire, un Best-Of Loulous avec les premières participations de Choupinette:

Le Mec: "Choupinou, tu veux un verre de jus d'orange sanguine?"
Choupinou: "non Papa, je voudrais du jus d'orange avec guine"

La Nana: "ma Puce, tu es vraiment une drama queen"
Choupinette: "nannnnnnnnnnnnnnnnnnn, moi pas McQueen!!!!!!!!!"

Choupinou, sur le chemin de la plage, volume maximum: "Maman, pourquoi le monsieur il a un gros bidon, il a trop mangé?"
Dans le même genre, planté devant moi qui m'habille: "Maman, toi tu as une grosse poitrine" (il s'apercevra bien assez tôt que non). Quelques secondes après "Et puis tu as aussi une grosse fesse". Et vlan. (seulement une ou les deux?)

Le Mec: "Oh, regardez les enfants, le soleil se couche"
Choupinette: "oui, il va se reposer, il va chez son papa et sa maman"

Choupinou: "Maman, je peux aller dans la piscine?"
La Nana: "maintenant c'est trop tard on va vous donner le bain"
Choupinou: "mais Maman la piscine c'est pareil que le bain!"

Choupinou rentre dans la maison le soir du retour des vacances, s'approche du petit banc-pour-mettre-les-chaussures dans l'entrée, lui fait un gros hug et soupire "ma maison, tu m'as beaucoup manqué tu sais".


Bonne rentrée à tous!