mardi 26 juillet 2011

La Nana allaite sa Choupinette

Le sujet polémique du jour: l'allaitement (youpiiii!).
C'est incroyable de voir sur les forums combien ce sujet divise et combien on en vient à s'insulter à coups de "pfffffff, t'es rien qu'une mauvaise mère qui ne cherche pas à donner le meilleur à son bébé" ou de "espèce de vache à lait extrêmiste" (et encore, ça c'est la version soft!). Alors que franchement, s'il y a bien un domaine où "chacun fait fait fait, c'qui lui plaît plaît plaît", c'est celui-là...

Flash-back, Juin 2009: Choupinou est né, youplaboum, c'est le plus beau bébé du monde et il trouve tout de suite le chemin du sein de sa maman, tout roule... la dite maman ayant décrêté que si l'allaitement marchait, elle allaiterait, mais qu'elle n'allait pas non plus se battre si ça ne marchait pas. Déjà, première mise au point, une des infirmières lui sort "un allaitement ça marche forcément", "toutes les femmes ont du lait". Faut dire qu'en Allemagne où en majorité on est plutôt "proche de la nature" (j'y reviendrai dans un futur article), l'allaitement est fortement suggéré. Dans la maternité où j'ai accouché les 2 fois, c'était le cas (mais le choix de la maman était respecté, ma voisine de chambre la deuxième fois a donné des biberons tout de suite). En revanche, pour l'aide et les conseils, c'était pas franchement l'idéal. Au bout de quelques jours, Choupinou a eu des phases réveillées plus nombreuses, et pendant ces phases, il râlait (fort). J'avais beau le mettre au sein pendant des heures (et ce n'était pas particulièrement agréable), il semblait ne pas être rassasié. J'ai quand même persévéré, mais à part me donner quelques tisanes et me montrer quelles positions je pouvais adopter, on ne peut pas dire que les infirmières spécialistes allaitement (il y en avait au moins une dans chaque équipe) m'aient vraiment aidée. Quand un jour (je suis restée presque une semaine à la clinique because césarienne de dernière minute encore très douloureuse), alors que désespérée et la poitrine douloureuse je demandai à l'une d'elles pourquoi mon Choupinou pleurait tout le temps et qu'elle me répondit "il doit avoir faim, je vais vous chercher un petit biberon", naturellement je me suis "laissé faire". Surtout quand après le-dit biberon, mon ange s'est calmé d'un coup et s'est endormi un sourire sur les lèvres...
De retour à la maison, j'ai voulu retenter le coup, mais "le mal" était déjà fait. Deux mois durant je me suis battue (contrairement à ma volonté initiale, mais entre temps une petite fierté mal placée me donnait la motivation), chaque tétée était une épreuve, aussi bien physiquement (un peu bobo quand même) que psychologiquement (quand Choupinou se détachait de mon sein au bout de quelques minutes et hurlait à en réveiller tout le quartier), et finissait par la préparation d'un biberon de complément et le sentiment de ne pas être à la hauteur... à la reprise du boulot, j'ai arrêté le massacre, j'ai fait la paix avec moi-même et avec ma conscience et Choupinou a été nourri exclusivement au biberon dans le calme et la sérénité (et soit dit entre parenthèses: en 2 ans, à part un nez qui coule de temps en temps et un virus pied-main-bouche (ouaip, ça existe cette bête là et c'est même sacrément chiant) pas plus tard qu'il y a 2 semaines il n'a jamais été malade). Fin du premier épisode.

Pour Choupinette, j'étais donc pleine d'appréhension, mais aussi de nouvelle bonne volonté. Mais cette fois je me suis dit "je réessaye, si je vois qu'encore une fois ça ne se passe pas bien je n'insisterai pas". Le destin a voulu que je sois séparée de ma puce un jour après la naissance (j'y reviendrai aussi un de ces quatre, un des pires moments de ma vie) et tout de suite on m'a apporté ce qui allait devenir mon allié: un tire-lait. J'ai pompé, pompé et encore pompé toutes les 2 heures, jour et nuit, pendant une semaine, jusqu'à ma sortie de la maternité et mes retrouvailles avec Choupinette. Et là, un monde nouveau s'est ouvert à moi: elle tétait comme une championne, longtemps, avec de délicieux bruits de déglutition et en plus, ça ne faisait absolument pas mal! Evidemment, je me suis posé la question si c'était cette semaine de pompage intense qui avait boosté ma lactation, si ça se serait passé de la même façon sans trayeuse, etc... toujours-est-il que cette petite histoire dure depuis 8 mois maintenant et que c'est toujours un bonheur en rentrant du travail, de donner mon lait à ma fille, ses yeux plantés dans les miens et de voir son petit bidon tout rond après une de ces séances, qui font oublier le tire-lait-moins-glamour-y'a-pas, les coussinets-anti-tâches-sur-le-beau-chemisier-du-boulot et les réveils-la-nuit-désolée-chérie-mais-si-t'allaitais-pas-je-donnerais-volontiers-le-biberon.

La morale de l'histoire? Deux enfants, deux situations différentes, un quasi non-allaitement, un allaitement qui touche à sa fin dans la douceur, mais à chaque fois l'impression d'avoir finalement pris la bonne décision et que quand une future maman me demande ce qu'elle doit faire, le "c'est vous qui voyez" est toujours la réponse la plus juste, n'en déplaise aux furies des forums...

Sur ce, je vous laisse, je vais extraire le divin nectar de mon 85B pour que Choupinette ait un p'tit dej home-made à la crèche demain matin...

vendredi 22 juillet 2011

La Nana aime...

... une chanson entendue avant-hier dans un épisode de Grey's Anatomy, et même qu'elle a eu les yeux un peu mouillés et qu'elle s'est empressée de nettoyer un peu la table basse du salon pour se donner une contenance et pour que le Mec ne le remarque pas. Remarquez, elle pourrait toujours dire que "c'est les hormones" (si, parfaitement, les hormones d'allaitement elles existent et elles sont aussi influentes que celles de la grossesse!) mais la vérité, c'est qu'elle est seulement une petite midinette ultra-sensible qui chiale à la moindre occasion...

- la chanson dans l'épisode (chantée par l'actrice qui a un joli brin de voix!):


- la chanson par son interprète originale:


Enjoy... or cry!

mercredi 20 juillet 2011

La Nana est une mère indigne

S’il y a bien un domaine où les allemands font preuve d’une intolérance infinie, c’est sur les enfants.

Le premier théorème c’est : « si maman tu deviens, complètement arrêter de travailler tu devras ». Je n’ai pas de chiffres sous les yeux, mais j’imagine qu’au moins 80% des femmes arrêtent de bosser à la naissance de leur premier enfant. Alors oui, une bonne partie se justifie par le fait qu’au niveau places en crèches et en maternelle, disponibilité des nounous, c’est un peu la cata (moi j'ai la chance d'avoir une crèche d'entreprise où j'ai obtenu deux places sans passer par la case liste d'attente). Mais pour le reste, c’est une décision réfléchie. Moi, je suis ouverte à tous les arguments. Quand une connaissance me dit qu’elle touche le Smic et que si elle continuait à bosser de toute façon tout son salaire partirait dans les frais de nounou après une quasi-quête du Graal pour la trouver, je comprends parfaitement qu’elle préfère rester à la maison. Surtout qu'elles ont souvent des jobs où on ne peut pas dire qu'il y ait un réel épanouissement par le travail. Que l'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit, je suis très admirative de ces mamans qui restent à la maison et qui gèrent tout toutes seules, c’est un sacré boulot pas toujours rigolo (avoir Choupinou et Choupinette pendant 2 ou 3 jours pendant que le Mec est en voyage d'affaires et que la crèche est fermée (ça sent le vécu hein?), ce n'est pas "que du bonheur"). Mais quand on me sort que je suis une carriériste égoïste parce que même après 2 grossesses j'ai préféré reprendre mon boulot pour l’obtention duquel j’ai transpiré pendant des années (je me suis même fait traiter de Rachida Dati parce que j'ai repris à chaque fois aux 3 mois de mes enfants), là je ne suis plus d’accord. Quand avec un air de mépris total on me toise en me disant que ça ne sert à rien de vouloir faire des enfants si c’est pour les faire élever par des « étrangers », quand on critique la France et son système d’école toute la journée, très néfaste pour les pauvres petits qui n’ont plus le temps d’avoir des activités d’éveil et de passer du temps avec leur Môman (c’est le deuxième théorème germanique : « l’école toute la journée, c’est le mal ») alors là pour moi c’est la goutte qui met le feu aux poudres, je pars au quart de tour. Je leur sors très calmement que j’ai été en France à l’école. Jusqu’à 16.30 tous les jours. Que de 0 à 3 ans je me faisais garder par une grand-mère ou une nounou, parce que ma mère elle bossait. Et je leur demande si ça a fait de moi une délinquante asociale désiquilibrée sans éducation. Marrant, dans ces cas-là ils baissent le nez et marmonnent un truc du genre « oui mais bon, c’est pas pareil… ». Ah bon, en quoi c’est pas pareil ? Je dois avouer que quand on me répète combien Choupinou est épanoui, équilibré, sociable, souriant (rassurez-vous hein, il peut être aussi super chiant!), intérieurement je jubile. Ca ne veut pas dire non plus que ma situation est tous les jours idéale, il y a évidemment des moments où je n'ai l'impression que de courir et de ne pas voir grandir mes petiots, mais je crois que quelle que soit la décision qu'on a prise, si on l'assume et si on ne l'a pas fait parce que les autres, l'environnement, la morale (!) l'ont imposé, alors on n'a pas de raison de juger les autres.

La Nana est définitivement une grosse naïve qui croit bêtement que les gens peuvent évoluer...

mardi 19 juillet 2011

Best of Choupinou (1)

Choupinou, voyant le résumé d'un combat de boxe aux infos:
"aïe Monsieur"

Choupinou, briefé par son père qui va sûrement en faire un obsédé, regarde la météo sur TV5 Monde, présentée par la pulpeuse Karine:
"(gros sourire) Kaaaaarine... (met les doigts sur le décolleté) Guili guili"

Choupinou regarde le bras de sa mère et montre un gros grain de beauté:
"Maman chocolat"

Hum, hum... (râclement de gorge d'avant discours)

C'est l'histoire d'une Nana et de son Mec, qui il y a 14 ans et demi (si, si, j'y tiens au demi) ont décidé de venir voir à quoi ressemblait l'autre côté du Rhin... et qui y ont fait leur vie.

La Nana et le Mec se sont mariés un beau jour de Septembre 2002. Puis ils se sont sentis prêts à agrandir la famille. Mais Dame Nature en a décidé autrement. Elle les a laissé galérer quelques années, jusqu'à ce qu'ils ne puissent faire autrement que se tourner vers la science et ses traitements lourds. Heureusement, au bout de deux tentatives, en Juin 2009 la Nana mettait au monde un petit Choupinou. Premier miracle. La Nana et le Mec, considérés comme infertiles, décrêtèrent alors qu'au moins, ils feraient des économies sur la contraception. En Avril 2010, surprise de ne pas recevoir son petit cadeau mensuel dans le slip, la Nana acheta un test de grossesse, "juste pour qu'on soit sûrs mais t'inquiète, c'est mes cycles chaotiques qui reprennent". 8 mois plus tard, Choupinette ouvrait ses yeux bleus sur le monde. Deuxième miracle.

Depuis, ils se sont habitués à cette vie un peu folle, 2 enfants en bas âge, deux boulots prenants, la famille loin pas toujours facile à gérer... la Nana a toujours adoré écrire. Elle a déjà eu un blog, qu'elle a voulu anonyme mais au bout de 2 ans, elle s'est aperçue qu'elle n'était pas aussi anonyme qu'elle le pensait. Alors du jour au lendemain elle a lâché ce petit jardin secret qu'elle avait. Mais elle aime toujours écrire. Et ça la titille régulièrement de recréer son espace à elle. Aujourd'hui, elle retente l'aventure. Cette fois, elle ne donnera pas (trop) d'indices sur sa vie, elle ne dira pas où elle vit, elle ne donnera pas l'adresse du blog à ses copines, elle ne dira pas pour quelle boîte elle ou le Mec travaillent. Ca veut peut-être dire qu'elle n'aura jamais un visiteur ni un commentaire. Elle court le risque. Après tout, qu'a-t-elle à perdre?