La vie en Allemagne n’est pas vraiment synonyme de « choc des cultures ». Quand je vois des gens qui s’expatrient en Chine, en Inde, en Amérique du Sud ou au fin fond de l’Afrique, là j’imagine qu’ils doivent tout d’abord s’acclimater et être bien renseignés sur les coutumes, les traditions, les choses qu’on fait ou qu’on ne fait pas dans le pays. En Europe centrale, on fonctionne tous plus ou moins de la même façon, mais il y a quand même quelques petites différences qui peuvent parfois mettre dans des situations embarrassantes...
Quand on est une petite française qui débarque en Allemagne, qui ne comprend pas grand-chose à cause de l'accent souabe hyper prononcé et n’ose pas parler de peur de faire une faute tous les deux mots, vient le moment où on a quand même envie de sortir de son trou, de communiquer, en un mot de s’intégrer. On sympathise avec les autres étudiants au boulot, à chaque jour qui passe on comprend un peu mieux ses interlocuteurs, on ose sortir quelques phrases que les gens ont l’air de comprendre, youpi, la vie est belle. À la première soirée où on est invité(e), à coup sûr on commet le premier impair si on n’est pas au courant. J’esseuplique : en France, on se fait la bise, même si on ne se connaît pas ou peu. Surtout entre jeunes, après y’a quand même le respect de l’âge, on n’ose pas forcément bisouter un ancien (si?). Bref, donc, première soirée où m’emmène une étudiante allemande du département, et paf, à peine arrivées on tombe sur un type qu’elle connaît. Elle, elle lui fait une sorte d’accolade, elle me présente, du coup moi j’avance ma tête pour faire mes 4 bises de parisienne… et là, c’est le drame… le type a avancé sa main vers moi en même temps, du coup ladite main rencontre mon corps quelque part entre la poitrine et le nombril puisque moi je me suis rapprochée. Une fraction de seconde plus tard, le type a un mouvement de recul brutal, comme s’il venait de s’apercevoir que ça faisait 3 jours que je mangeais de l’ail cru… mon neurone blond interprète ça comme « ok, y veut pas me faire la bise », du coup je recule, je tends ma main, entre temps lui il l’a de nouveau enlevée. Sourires gênés. Au bout de quelques secondes interminables, nos mains se rencontrent enfin, ouf… je me dis que le type est un peu coincé ou qu’il a une copine affreusement jalouse dans le coin, et j’oublie l’épisode. Jusqu’à ce qu’on rencontre une deuxième connaissance de l’étudiante. Rebelote. Exactement le même processus. Là ma copine me prend quand même à part et me dit « je ne sais pas si tu le sais mais ici la bise on la fait pas tout le temps. On se la fait en famille, ou alors quand on se connaît très très très très bien, ou alors quand on a des vues sur quelqu’un ». Allons bon. Je viens donc de passer pour la grosse dragueuse. Super. À partir de ce moment-là, à chaque fois que je rencontrais quelqu’un je me méfiais et gardais une bonne distance de sécurité. Pendant 2 ans j’ai eu un collègue français dans mon premier boulot, et puis également un chef qui avait fait sa thèse à Toulouse (il parle français mieux que moi, l’enfoiré…), du coup avec eux j’ai réappris à faire la bise. Vous auriez vu la tête des collègues les premières fois. Non seulement faire la bise, mais en plus à son chef, il y a sans doute eu des gros râgots à notre sujet… Et après ben figurez-vous que j’ai deux collègues allemands qui m’ont un jour demandé la "permission" de me faire la bise aussi le matin… comme quoi ils sont récupérables!
Un autre domaine où on a vite fait de passer pour la dernière des ploucs, c’est au café ou au restaurant. En France on t’amène l’addition, tu mets ton billet/ta pièce, le serveur récupère, te ramène la monnaie et en partant tu lui laisses le pourboire. Ben ici, non. La première fois, au moment de payer, je demande l’addition, le serveur me l’amène en ouvrant son gros porte-monnaie, du coup je me dis o.k, faut payer de suite, admettons. 14,70€, pas de problème, je sors mon billet de 20€ (à l’époque c’était encore des Marks mais bon, j’adapte…). Et là le serveur il me regarde intensément, comme si j’allais encore dire quelque chose. Euh, oui, kikigna ? Du coup je fais un sourire, lui il fait la gueule, bizarre. Il me rend mes 5,30€, et en partant il marmonne dans sa barbe je ne sais quoi… gné ??????????? Au bout de 3 ou 4 séances comme ça, la personne qui m’accompagnait a eu l’amabilité de me dire que si je voulais laisser un pourboire, il fallait que j’arrondisse le prix qu’il venait de m’annoncer, et que la différence c’était le pourboire, qu’il convient de fixer à environ 10%. J’aurais dû donc enchaîner direct après l’annonce des 14,70€, dire « 16€ bitte schöööööön », il m’aurait dit « danke sehr », m’aurait rendu mes 4€ et tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Peut-être qu’il a quand même découvert mes pièces sur la table en débarrassant mais bon…
Moralité: quand tu débarques ici et que t’es pas au courant, tu passes pour une grosse chaudasse super radin. Le pied nan ?
Quand on est une petite française qui débarque en Allemagne, qui ne comprend pas grand-chose à cause de l'accent souabe hyper prononcé et n’ose pas parler de peur de faire une faute tous les deux mots, vient le moment où on a quand même envie de sortir de son trou, de communiquer, en un mot de s’intégrer. On sympathise avec les autres étudiants au boulot, à chaque jour qui passe on comprend un peu mieux ses interlocuteurs, on ose sortir quelques phrases que les gens ont l’air de comprendre, youpi, la vie est belle. À la première soirée où on est invité(e), à coup sûr on commet le premier impair si on n’est pas au courant. J’esseuplique : en France, on se fait la bise, même si on ne se connaît pas ou peu. Surtout entre jeunes, après y’a quand même le respect de l’âge, on n’ose pas forcément bisouter un ancien (si?). Bref, donc, première soirée où m’emmène une étudiante allemande du département, et paf, à peine arrivées on tombe sur un type qu’elle connaît. Elle, elle lui fait une sorte d’accolade, elle me présente, du coup moi j’avance ma tête pour faire mes 4 bises de parisienne… et là, c’est le drame… le type a avancé sa main vers moi en même temps, du coup ladite main rencontre mon corps quelque part entre la poitrine et le nombril puisque moi je me suis rapprochée. Une fraction de seconde plus tard, le type a un mouvement de recul brutal, comme s’il venait de s’apercevoir que ça faisait 3 jours que je mangeais de l’ail cru… mon neurone blond interprète ça comme « ok, y veut pas me faire la bise », du coup je recule, je tends ma main, entre temps lui il l’a de nouveau enlevée. Sourires gênés. Au bout de quelques secondes interminables, nos mains se rencontrent enfin, ouf… je me dis que le type est un peu coincé ou qu’il a une copine affreusement jalouse dans le coin, et j’oublie l’épisode. Jusqu’à ce qu’on rencontre une deuxième connaissance de l’étudiante. Rebelote. Exactement le même processus. Là ma copine me prend quand même à part et me dit « je ne sais pas si tu le sais mais ici la bise on la fait pas tout le temps. On se la fait en famille, ou alors quand on se connaît très très très très bien, ou alors quand on a des vues sur quelqu’un ». Allons bon. Je viens donc de passer pour la grosse dragueuse. Super. À partir de ce moment-là, à chaque fois que je rencontrais quelqu’un je me méfiais et gardais une bonne distance de sécurité. Pendant 2 ans j’ai eu un collègue français dans mon premier boulot, et puis également un chef qui avait fait sa thèse à Toulouse (il parle français mieux que moi, l’enfoiré…), du coup avec eux j’ai réappris à faire la bise. Vous auriez vu la tête des collègues les premières fois. Non seulement faire la bise, mais en plus à son chef, il y a sans doute eu des gros râgots à notre sujet… Et après ben figurez-vous que j’ai deux collègues allemands qui m’ont un jour demandé la "permission" de me faire la bise aussi le matin… comme quoi ils sont récupérables!
Un autre domaine où on a vite fait de passer pour la dernière des ploucs, c’est au café ou au restaurant. En France on t’amène l’addition, tu mets ton billet/ta pièce, le serveur récupère, te ramène la monnaie et en partant tu lui laisses le pourboire. Ben ici, non. La première fois, au moment de payer, je demande l’addition, le serveur me l’amène en ouvrant son gros porte-monnaie, du coup je me dis o.k, faut payer de suite, admettons. 14,70€, pas de problème, je sors mon billet de 20€ (à l’époque c’était encore des Marks mais bon, j’adapte…). Et là le serveur il me regarde intensément, comme si j’allais encore dire quelque chose. Euh, oui, kikigna ? Du coup je fais un sourire, lui il fait la gueule, bizarre. Il me rend mes 5,30€, et en partant il marmonne dans sa barbe je ne sais quoi… gné ??????????? Au bout de 3 ou 4 séances comme ça, la personne qui m’accompagnait a eu l’amabilité de me dire que si je voulais laisser un pourboire, il fallait que j’arrondisse le prix qu’il venait de m’annoncer, et que la différence c’était le pourboire, qu’il convient de fixer à environ 10%. J’aurais dû donc enchaîner direct après l’annonce des 14,70€, dire « 16€ bitte schöööööön », il m’aurait dit « danke sehr », m’aurait rendu mes 4€ et tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Peut-être qu’il a quand même découvert mes pièces sur la table en débarrassant mais bon…
Moralité: quand tu débarques ici et que t’es pas au courant, tu passes pour une grosse chaudasse super radin. Le pied nan ?