mardi 11 mars 2014

Ma teu-hon d'il y a 30 ans

Vu qu'on est actuellement en train d'organiser notre petite sauterie pour nos 40 berges, l’autre jour dans la voiture je pensais au thème des soirées déguisées, c'est très tendance d'avoir un thème, un peu comme pour les mariages sauf que pour un anniv on peut se lâcher un peu plus (n'est-ce pas Bichette-Léia? :-). Et par association d’idées ça m’a fait me souvenir d’un triste épisode de jeunesse, à savoir le plus grand moment de honte de ma vie, ou plutôt celui où je me suis sentie le plus ridicule. Bon, sachant que je suis un peu (beaucoup?) gaffeuse et maladroite, les grands moments de solitude ne me sont pas inconnus, mais là pour que je m’en souvienne alors que j’avais peut-être 8 ou 9 ans, c’est que ça m’a marquée pour les siècles des siècles (amen).

Revenons donc une grosse trentaine d’années en arrière. Je suis en primaire, la vie est belle, j’ai plein de copines et l’une d’elle invite un jour pour fêter son anniversaire, un mercredi. Jusque là, rien de bien dramatique. La condition limite de l’anniv, c’est qu’on doit venir déguisés. Là, ça se corse. Dans ma famille les panoplies de Superman ou de Candy, on n'a pas, et on s’habille de façon plutôt conservatrice (si j'exclus le pantalon pattes d'eph vert pomme de ma mère qui date des années 70 mais encore trop grand pour moi à l'époque... par contre il m'a bien servi plus tard!). Bref, j’annonce timidement qu’il faut que j’aie un déguisement, dans un premier temps mes parents ne réagissent pas vraiment, plutôt dans le trip ”et même si t’es pas déguisée elle te laissera quand même entrer ta copine non?”. Je mets la pression jusqu’à ce que mon père cède et me dise “écoute moi mercredi de toute façon je bosse pas, on va trouver quelque chose ensemble, aie confiance ma fille”. Le mercredi venu, il ne déroge pas à sa parole et se ramène fièrement avec une boîte de crayons pour maquiller le visage… je commence à avoir mes premiers doutes… ensuite, on ouvre mon armoire, on fouille, on rigole… et là le paternel sort un col roulé bleu, un collant blanc, un bonnet de ski blanc avec un pompon et m’annonce les yeux tous brillants “j’ai une idée!!!!”. Admettons. Au début, il ne veut pas dire ce que c’est. J’enfile le sous-pull, le collant… mais où veut-il en venir? Puis il sort une paire de ciseaux, sépare le pompon du bonnet… remplit le bonnet de P.Q… va chercher une aiguille et du fil… coud le haut du bonnet avec le bas du bonnet… me demande de me retourner et me coud également le pompon aux fesses… pour enfin me révéler ce que j’avais déjà un peu deviné: il va me transformer en schtroumpf !!! Si ça c’est pas une super idée…

Une fois le tout enfilé/posé, vient la séance maquillage. Ça tombe bien, y’a un crayon bleu dans la boîboîte magique dîtes donc! Et vas-y que je te tartine le visage, et les oreilles, et le cou, et les mains… quand je me suis vue dans la glace, on ne peut pas dire que le déguisement n’était pas réussi, je ressemblais vraiment à un schtroumpf. Mais j’ai eu un choc. Et j’ai réalisé avec effroi que la copine, elle habitait pas dans la résidence 50 mètres plus loin, mais que j’avais à traverser une bonne partie de la ville déguisée comme ça. Avec en plus un petit manteau court vert émeraude (c’était en automne je crois) qui jurait un peu avec le bleu schtroumpf, En plus je me sentais à poil avec juste mon collant… Mais mon Popa était si fier de son oeuvre que j’ai rien dit. Et que je suis allée à l’anniv comme ça, sous les regards des passants qui ne pouvaient s’empêcher de sourire en me rencontrant, même à l’époque je sentais qu’il y avait un peu de moquerie dedans. En arrivant là-bas, tous les gosses morts de rire. Ils étaient tous en princesse, fée, Albator, Blanche-Neige, pirate… je me souviens que je ne me suis pas sentie à ma place… et que je me suis dit que si après ça, j’avais encore des copains/copines, ça tiendrait du miracle. La maman a bien essayé de me redonner le sourire en disant que j’avais le déguisement le plus original, mais les rires avaient tout gâché. Une fois en fouillant dans les photos de mes parents j’ai retrouvé un cliché de ce jour-là. Je crois bien que je l’ai déchiré. Heureusement, le numérique n’existait pas à l’époque!

Moralité, pour la fête de dans 2 mois et demi... soit on fait rien... soit tous en schtroumpfs!

1 commentaire:

Jorie a dit…

Léia est parfaitement d'accord !!! les déguisements je déteste au départ, je rigole en les préparant, je pleure en les essayant, je subis la tête haute le jour J, et j'oublie très vite après loooool
Je compatis donc pour ta schtroumpfitude passée...